Cette semaine, Tesla a annoncé la suppression à terme de tous les capteurs à ultrasons (USS) de ses nouvelles voitures, remplacés par la technologie « Tesla Vision ». L’abandon des capteurs et le recours à une assistance au conducteur uniquement par caméra s’écartent de ce qui est généralement utilisé dans l’industrie automobile, c’est-à-dire une combinaison de caméras et de capteurs.
« Tesla continue d’aller à l’encontre de la tendance de l’industrie qui consiste à ajouter davantage de capteurs à l’ensemble des capteurs (caméra/ultrasons/radar/LiDAR) », explique Mark Fitzgerald, chercheur chez Strategy Analytics, interrogé par ZDNET. Pour ce dernier, cela distinguera Tesla « de pratiquement tous les autres acteurs de l’industrie ». Pour rappel, les capteurs à ultrasons sont généralement utilisés par les véhicules pour soutenir les systèmes de sécurité anticollision, en aidant à détecter les objets à proximité et à faciliter le stationnement. Tesla assure aux consommateurs que la suppression de ces capteurs n’affectera pas leur sécurité.
« Par rapport aux véhicules équipés d’un radar, les Model 3 et Model Y avec Tesla Vision ont maintenu ou amélioré leurs notes de sécurité active aux Etats-Unis et en Europe, et obtiennent de meilleurs résultats lors des interventions de freinage automatique d’urgence (AEB) sur les piétons », fait-on valoir du côté de Tesla. Toutes les voitures Model 3 et Model Y construites pour l’Amérique du Nord, l’Europe, le Moyen-Orient et Taïwan à partir de début octobre ne seront par conséquent plus équipées de capteurs à ultrasons et reposeront uniquement sur Tesla Vision.
Un système unique en son genre
En 2023, les Model S et Model X subiront un déploiement similaire, sans les capteurs USS également. Si vous possédez déjà l’un de ces véhicules avec les capteurs USS, pas d’inquiétude à avoir : la technologie restera intacte sur ces voitures.
Le dispositif Tesla Vision doit permettre au constructeur américain de s’éloigner des radars et capteurs traditionnels, pour dépendre uniquement de la suite de caméras sur les véhicules pour prendre des décisions de conduite. La transition vers ce dispositif a débuté en 2021, lorsque Tesla a retiré le radar des véhicules Model 3 et Model Y fabriqués en Amérique du Nord.
L’évolution de Tesla vers Tesla Vision est motivée par l’intention de faire fonctionner la prise de décision de la voiture de la même manière qu’un humain, avec un système basé sur la vision. « Le constructeur automobile pense qu’il est préférable d’essayer de reproduire cela purement avec des caméras et des réseaux neuronaux artificiels et de ne pas laisser les données du radar polluer le système », comme le note Electrek.
Transition mouvementée
Comme le fait valoir la direction de Tesla, Tesla Vision sera toujours en mesure de fournir la technologie nécessaire au pilotage automatique, au pilotage automatique amélioré, à la fonction FSD et aux fonctions de sécurité active. Toutefois, l’utilisation de Tesla Vision présente certaines limites que Tesla a elle-même reconnues. Pendant la période de transition entre l’USS et Tesla Vision, les voitures qui ne sont pas équipées de l’USS seront livrées avec certaines fonctions temporairement limitées ou inactives.
Ces limitations seront un inconvénient pour les clients, en particulier ceux qui ont été attirés par Tesla en raison de son logiciel. « Les propriétaires sont habitués à recevoir les nouvelles fonctionnalités et les mises à jour livrées over-the-air (OTA) », explique à ZDNET Chris Jones, analyste en chef du cabinet de recherche Canalys. « Ce sera un inconvénient pour les nouveaux propriétaires de ne pas disposer des fonctionnalités pendant une période de transition. Tesla doit communiquer efficacement avec les conducteurs impactés. »
En plus de potentiellement décevoir et perdre des clients pendant la période de transition, Tesla sera également sous pression pour s’assurer que Tesla Vision est vraiment capable de tenir ses promesses. « Le principal risque de la stratégie de Tesla est de perdre la redondance – USS comme système de secours en cas d’erreur ou de dysfonctionnement de Tesla Vision », souligne Chris Jones. « La fiabilité et la sécurité seront finalement le test pour savoir si la stratégie était la bonne à suivre. »
Tesla pourra-t-il tenir ses promesses ?
Elon Musk, le patron de Tesla, n’a pas caché son intention de mettre sur le marché une voiture entièrement autonome depuis des années, évoquant l’idée pour la première fois en 2016. Lors d’une conférence sur l’énergie en Norvège en août de cette année, Elon Musk aurait annoncé ses plans pour que la technologie d’auto-conduite de Tesla soit prête à être commercialisée d’ici la fin de l’année.
Reste que la concurrence, qui dépend de l’utilisation de capteurs pour développer la technologie de conduite autonome, est rude. « La plupart des autres systèmes autonomes ou semi-autonomes ajoutent des fonctionnalités de capteurs, y compris des radars d’imagerie et des LiDAR, à leurs systèmes L2+ et L3/L4 plus performants, principalement pour la redondance et les performances par tous les temps », indique Mark Fitzgerald. « Il n’a pas été prouvé que Tesla Vision puisse être performant dans toutes ces conditions. »
Même si la technologie tient la route et qu’il est prouvé qu’elle est capable de prendre en charge un véhicule FSD, les gens pourraient encore hésiter à acheter la mise à niveau FSD en raison de la nouveauté de Tesla Vision. « Tesla risque d’attirer moins de clients (taux d’attachement) à l’option FSD, désormais plus chère, si les clients ont des doutes sur ses capacités futures », explique Mark Fitzgerald.
Source : ZDNet.com
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