Après la solide progression des ventes d’ordinateurs sous l’effet de la pandémie, le marché mondial est saturé et ne subit plus les problèmes de pénurie de composants (hormis certains secteurs industriels).
Un effet de décélération des ventes s’est engagé et c’est maintenant la problématique des excès de stock qui prédomine. Les ventes de PC se trouvent freinées par la faiblesse de la demande et les incertitudes économiques, dont la montée de l’inflation est l’un des aspects les plus visibles.
Pour le groupe Intel, qui a fait de gros efforts afin de renforcer son activité de fonderie et la production de ses processeurs, c’est un moment charnière qui appelle à prendre des décisions difficiles.
Des suppressions d’emplois ne sont pas à exclure
Bloomberg relève que la firme de Santa Clara préparerait un plan social qui conduirait à la suppression de plusieurs milliers d’emplois et serait accompagné d’un effort de réduction des coûts.
Les premières annonces pourraient tomber dès ce mois-ci, autour de la période d’annonce des résultats financiers du troisième trimestre 2022 prévue le 27 octobre prochain.
Les processeurs Raptor Lake changeront-ils la donne ?
Comptant plus de 100 000 salariés, Intel devrait sabrer les effectifs dans les divisions marketing et ventes en premier lieu mais la réduction du nombre d’employés pourrait toucher bon nombre de ses activités.
Intel avait déjà averti en milieu d’année que la baisse prolongée des ventes de PC, et par extension de ses processeurs, aurait un impact négatif sur son chiffre d’affaires annuel.
Le lancement d’une nouvelle gamme de processeurs Intel Core de 13ème génération Raptor Lake et des premiers GPU dédiés Intel ARC ne suffira donc pas à relancer la machine à court terme, tant le contexte économique est défavorable.
En quête de renouveau
Bloomberg rappelle que les dernières suppressions d’emplois chez Intel remontent à 2016 et avaient conduit à la réduction de 11% de l’effectif, soit 11 000 postes. Elles s’étaient accompagnées d’une refonte de la stratégie globale.
Le CEO Pat Gelsinger à l’assaut du marché des cartes graphiques
L’arrivée de Pat Gelsinger au poste de CEO a conduit à une franche bascule vers le retour aux fondamentaux (technique de gravure en 10 nm et bientôt 7 nm avec Meteor Lake, activité de fonderie) au détriment des explorations de nouveaux segments (drones, modems 5G, mémoire rapide Optane…) qui ont été peu à peu vendus, permettant de réduire les coûts pour l’entreprise.
Ne pouvant s’appuyer uniquement sur ses processeurs grand public, Intel tente sa chance dans des domaines plus ciblés comme l’intelligence artificielle et le cryptominage, tout en s’invitant sur le segment des cartes graphiques dédiées, bien que ce marché affronte un creux après l’euphorie sur les monnaies virtuelles il y a deux ans.