Après avoir, pour la première fois de son histoire, perdu des abonnés, deux trimestres d’affilée, Netflix allait-il continuer sa descente ? Les analystes boursiers attendaient au tournant le leader de la vidéo à la demande par abonnement. Netflix les a rassurés : l’entreprise a annoncé, mardi 18 octobre, avoir gagné 2,4 millions de nouveaux abonnés, de juillet à septembre, soit plus du double de sa prévision, fixée à 1 million. Les trimestres précédents, l’entreprise aux 223 millions d’abonnés avait perdu 100 000, puis 1 million de membres.
Signe du rebond : après avoir perdu 60 % de sa valeur depuis janvier, le titre a regagné 14,3 %, mardi, après la clôture de la Bourse.
« Dieu merci, nous en avons fini avec les trimestres de recul. C’est important d’être revenus dans le positif, a plaidé auprès des analystes le co-PDG Reed Hastings, dans une interview vidéo publiée après les résultats. A part les effets de change liés au niveau très élevé du dollar, toutes les planètes sont en train de s’aligner pour nous. »
Vigueur du dollar
La vigueur exceptionnelle de la monnaie américaine – dans laquelle l’entreprise paye la plupart de ses dépenses, alors que la majorité de ses membres sont hors des Etats-Unis – explique en partie que sa croissance reste tout de même ralentie, par rapport aux années précédentes. A 7,9 milliards de dollars (8 milliards d’euros), son chiffre d’affaires trimestriel a légèrement baissé par rapport au deuxième trimestre et a crû de 5,9 % par rapport à 2021, mais, sans les effets de change, il aurait augmenté de 13 %, assure l’entreprise.
Côté résultat opérationnel, Netflix a réalisé 1,5 milliard de dollars, soit 19 % de marge. Celle-ci est en recul. Pour le quatrième trimestre, la plate-forme prévoit que son chiffre d’affaires se tasse encore (7,8 milliards de dollars, soit 0,9 % de croissance par rapport à l’année précédente, pour un résultat opérationnel rétréci à 330 millions), mais assure y voir aussi un effet du change.
Netflix prévoit de conquérir 4,5 millions d’abonnés au quatrième trimestre, généralement le plus dynamique, contre 8,3 l’année précédente.
Une version moins chère avec des publicités
Sous pression, le leader de la vidéo par abonnement a, cet été, amorcé une inflexion stratégique : début novembre, il va lancer en France et dans douze pays une version moins chère (5,99 euros par mois), avec des publicités. L’objectif est de gagner des abonnés parmi les publics qui trouvent les prix trop élevés ou ne sont pas rétifs aux réclames. Mais l’effet ne sera pas immédiat : « Si nous sommes très optimistes sur notre activité publicitaire, nous n’attendons pas de contribution significative au dernier trimestre, la hausse des abonnés sera graduelle, prévient l’entreprise dans sa lettre aux actionnaires. Notre but est d’offrir aux clients davantage de choix, pas de les faire changer de formule d’abonnement. »
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