Dans la nuit de dimanche à lundi, la Station spatiale internationale (ISS) a relevé son orbite dans le cadre d’une manœuvre prédéterminée d’évitement de débris. Amarré à l’ISS, un vaisseau cargo russe a ainsi allumé ses propulseurs pendant une durée d’un peu plus de 5 minutes.
Selon l’Agence spatiale américaine, la manœuvre n’a eu aucun impact sur les opérations du complexe orbital. Sans elle, il était anticipé que les débris spatiaux auraient pu passer à moins de 5 km de la station. La Nasa évoque une mesure supplémentaire de distance par rapport à la trajectoire prévue.
La manœuvre a augmenté l’altitude de l’ISS d’un peu plus de 320 m à son point le plus éloigné de la Terre et de 1,3 km à son point le plus proche. La station spatiale a été laissée sur une orbite comprise entre 411 km et 425 km.
Après la destruction du satellite Cosmos 1408
Les débris orbitaux sont ceux qui ont été produits par la destruction du satellite russe Kosmos 1408 (Cosmos 1408 ou Tselina-D) il y aura bientôt un an. Mi-novembre 2021, la Russie avait effectué avec succès un essai de missile antisatellite depuis le sol en prenant pour cible ce satellite inactif de renseignement électromagnétique. Il était en orbite depuis 1982.
The station raised its orbit today maneuvering to avoid orbital debris that could have passed within about three miles of the orbiting lab. https://t.co/e4lUZzPvtr
— International Space Station (@Space_Station) October 25, 2022
Ayant généré quelque 1 500 débris spatiaux pouvant être suivis, le tir de missile antisatellite avait été vertement critiqué par la communauté internationale. Il avait été qualifié de » dangereux et irresponsable » par la diplomatie américaine, en pointant du doigt des débris susceptibles de rester en orbite pendant une dizaine d’années et posant un risque pour l’ISS. La France avait parlé des » saccageurs de l’espace. «
L’équipage à bord de l’ISS en novembre 2021 avait dû se réfugier dans les vaisseaux amarrés à la station pour procéder le cas échéant à une évacuation d’urgence. Au mois de juin, l’ISS avait dû procéder à une manœuvre d’évitement des débris. Sans cette dernière, les débris auraient pu passer à 800 mètres de la station spatiale.
Manœuvres d’évitement aussi pour des satellites
Des manœuvres d’évitement des débris de Cosmos 1408 ont également concerné un satellite scientifique chinois Tsinghua en janvier et le satellite européen Sentinel-1A d’observation de la Terre (programme Copernicus) en mai.
» Cet incident met en évidence les risques dévastateurs que la création (intentionnelle) de débris spatiaux fait courir à l’ensemble de l’environnement spatial « , avait souligné l’Agence spatiale européenne.
D’après la Nasa, l’ISS doit modifier son orbite environ une fois par an en moyenne afin d’éviter des débris spatiaux. Une moyenne susceptible d’évoluer à la hausse désormais. La décision est prise si le risque de collision est supérieur à 1 sur 10 000.