L’opération militaire spéciale russe en Ukraine s’est vite heurtée à une résistance qui a profité d’équipements occidentaux mais aussi d’informations et d’un réseau Internet depuis l’espace.
Le gouvernement ukrainien a pu s’offrir les services d’un satellite d’observation tandis que le milliardaire Elon Musk a rapidement mis en service la constellation Starlink de satellites Internet au-dessus de l’Ukraine, alors que les réseaux terrestres passaient sous contrôle russe.
Ces moyens spatiaux de renseignement et de télécommunications agacent le gouvernement russe qui présente désormais les satellites occidentaux au-dessus de l’Ukraine comme des cibles légitimes.
Ces satellites « civils » mais détournés de leur usage pour les besoins du conflit constituent, pour Moscou, « une participation indirecte aux conflits armés » et pourraient donc subir des « frappes de représailles« .
Starlink, épine dans le pied de l’ours russe ?
Si le ministère russe des affaires étrangères ne donne pas de noms précis, tout porte à croire que la constellation Starlink de SpaceX est visée, même si d’autres réseaux de satellites, principalement d’imagerie satellite, peuvent aussi être considérés comme indésirables.
Le réseau de communication par satellite du milliardaire américain a été activé au-dessus de l’Ukraine dès les premières semaines du conflit et constitue un moyen de communication prisé par les particuliers comme les militaires pour échanger des informations et ne pas être coupés du monde.
Il avait été mis en service après une mystérieuse cyberattaque contre les satellites KA-SAT quelques heures avant les premiers mouvements de troupes, et attribuée par la suite à des hackers russes.
L’espace se militarise malgré les traités
La Russie est en capacité de détruire des satellites via des missiles, comme elle l’a encore démontré fin 2021 avec un tir visant l’un de ses vieux satellites, occasionnant un nuage de débris dangereux qui a conduit la Station Spatiale Internationale (ISS) à réaliser des manoeuvres d’évitement, et provoquant l’indignation du monde occidental.
Elle serait aussi capable de déplacer ses propres satellites pour s’approcher de cibles en orbite et les désactiver ou les pirater. Plusieurs mouvements suspects ont été répertoriés et notamment un autour d’un satellite militaire franco-italien en 2017.
Moscou n’est pas seule à vouloir se débarrasser de Starlink si besoin. La Chine envisagerait aussi la destruction d’une partie de la constellation au moyen d’une bombe atomique explosant en haute atmosphère en cas d’invasion de Taiwan, justement pour éviter de répéter le scénario ukrainien.