C’est un petit coup de tonnerre dans l’industrie automobile. La vente de voitures hybrides rechargeables, une technologie pourtant récente est en recul en Europe.
Est-ce le début de la fin pour les voitures PHEV ? Pour la première fois depuis la commercialisation de cette technologie, le chiffre de vente des voitures hybrides rechargeables en Europe est en baisse. De juillet à septembre, le plug-in hybride a représenté 8,5 % des immatriculations contre 9 % un an plus tôt. Concrètement, sur ce troisième trimestre, ce sont 184 000 PHEV qui se sont vendus, contre 196 000 à la même période en 2021, soit un recul de 6 %. Dans cet ensemble européen, la France est encore plus sévère avec l’hybride rechargeable puisque ses ventes y ont reculé de 14 % (25 000 immatriculations seulement).
Il y a quelques mois à peine, les voitures hybrides rechargeables constituaient la solution de raison dans cette transition automobile vers l’électrique. Encore pourvues d’un moteur thermique pour les longs trajets, elles permettaient de se reposer sur un moteur électrique et une batterie contenue pour leur utilisation quotidienne. En effet, avec 50 à 60 km d’autonomie en moyenne, les hybrides rechargeables pouvaient rouler des mois, voire des années sans consommer une goutte de carburant. Mais ne limitent pas l’autonomie de leur propriétaire si celui-ci devait basculer sur un trajet de plusieurs centaines de kilomètres.
Un épiphénomène ou un virage définitif ?
Comment interpréter ces chiffres ? S’agit-il d’une baisse passagère liée au succès de certains modèles électriques tels que la Mégane E-Tech EV60 ou la Tesla Model Y ? Est-ce la conséquence d’un choix délibéré des constructeurs qui, en raison de la pénurie des composants, privilégient la production des modèles les plus rentables ? Ou est-ce simplement le début de la fin d’une technologie morte-née, pris dans l’étau de l’électrification ? À cet égard, on pourrait aisément penser que la décision de l’Europe d’interdire les voitures non électriques, et donc les PHEV d’ici à 2035, a sans doute joué dans l’esprit de certains consommateurs. De là à précipiter la chute de l’hybride rechargeable ? Il faudra certainement analyser les prochains chiffres de ventes pour voir si la tendance se confirme ou non.
Ce qui est certain, en revanche, c’est que le plug-in hybride apparait de moins en moins comme une solution de transition, d’autant plus que son prix est finalement assez proche de l’électrique, qui lui a l’avantage d’être plus largement subventionné (6 000 euros de bonus écologique pour le 100% électrique, 1 000 euros pour le PHEV). Si la chute de l’hybride rechargeable était sans doute envisageable, il y a fort à parier que les constructeurs qui ont beaucoup misé dessus ne l’attendaient pas aussi tôt.