SOS Racisme décortique les attaques visant Pap Ndiaye sur Twitter

SOS Racisme décortique les attaques visant Pap Ndiaye sur Twitter


La nomination en mai de Pap Ndiaye comme ministre de l’éducation nationale a suscité de nombreuses critiques venant de droite comme de gauche : ainsi un internaute comparaissait, le 2 novembre, devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, accusé d’avoir publié des tweets racistes visant le nouveau ministre.

Quelques tweets noyés dans un océan de messages : dans une étude commandée par SOS-Racisme, la société Visibrain a ainsi analysé un corpus de 900 000 tweets et retweets, collectés entre le 20 mai, date de sa nomination, et le 8 septembre.

Outre la typologie des différents thèmes exploités par les détracteurs du ministre, l’étude permet surtout de comprendre comment ces vagues s’organisent et se structurent. Elle montre que les sujets abordés par les différents comptes varient largement en fonction de leur chapelle politique : ceux liés aux positions qualifiées de « wokistes », « indigénistes » ou « islamo-gauchistes » du nouveau ministre sont ainsi majoritairement évoqués par des comptes liés à l’extrême droite, du Rassemblement national aux partisans de Reconquête !, le parti d’Eric Zemmour. Du côté de La France insoumise (LFI), la critique revenant le plus fréquemment est liée au caractère « électoraliste » de cette nomination.

Militantisme opportuniste

Pour Dominique Sopo, président de SOS-Racisme, l’étude illustre notamment la mobilisation « de la nébuleuse zemmouriste », qui s’est acharnée à mener « une campagne virulente, agressive, malveillante, camouflant mal un racisme larvé, la couleur de peau de Pap Ndiaye jouant un rôle excitatif dans les milieux d’extrême droite ». Si le racisme visant le ministre n’est pas nécessairement explicite, il dissimule, selon Dominique Sopo, un militantisme opportuniste.

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Les auteurs de l’étude soulignent le lien étroit entre le calendrier politique et les tweets critiques adressés au ministre de l’éducation nationale. Les principales vagues de tweets concernant Pap Ndiaye correspondent en effet à des périodes précises : élections législatives, début de la 16e législature, première session extraordinaire de l’Assemblée nationale, rentrée politique.

« C’est pendant ces temps forts politiques que les réseaux militants se sont mobilisés », précisent les auteurs du rapport, notant au passage que les prises de position de Pap Ndiaye sur des sujets liés à son mandat, en dehors des rendez-vous attendus de la vie politique, n’ont pas suscité de réaction aussi massive. « De ces observations purement statistiques, on peut déduire une mobilisation opportuniste, calée sur le calendrier parlementaire bien plus que sur les prises de position de Pap Ndiaye », estiment les analystes.

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