L’arrivée de Free Mobile comme quatrième entrant sur le marché mobile français a déclenché une guerre des prix sur les forfaits mobiles en parallèle de l’essor des forfaits sans engagement.
Cette bataille, portée en bonne partie par les marques low cost des opérateurs (Sosh, Red by SFR et B&You), a conduit à la multiplication des promotions à des tarifs très bas et promettant toujours plus de services, dans un marché français aux coûts parmi les plus bas en Europe.
Cette phase marquée par une grande volatilité des abonnés en fonction des bonnes affaires s’est peu à peu calmée avec des offres moins commerciales moins agressives et plus rares, tendant à un relèvement des tarifs.
Market Repair in progress
La dirigeante d’Orange France, Fabienne Dulac, a salué un « apaisement du marché » avec la mise en place d’une phase de « market repair » qui se caractérise par une stabilisation des prix et des parts de marché.
Démarrée il y a trois ans environ, elle donne de l’oxygène aux opérateurs et signale la fin d’un période où l’on pouvait trouver des forfaits offrant des dizaines de Gigaoctets de données mobiles pour quelques euros.
Ces mêmes forfaits mobiles avec 40 Go d’enveloppe data (un point de référence pour le marché) se situent maintenant autour de 17 euros par mois après une remontée progressive des tarifs en plusieurs paliers.
Désormais, relève le journal La Tribune, nous sommes dans l’ère du « more is more » avec des prix qui remontent régulièrement en échange de services supplémentaires (data en plus ou extension des services mobiles).
Si la pratique peut être controversée avec les techniques actuelles forçant la hausse de l’abonnement à moins de signaler explicitement son désaccord, Fabienne Dulac assure que cette évolution de l’offre est bien reçue par les consommateurs.
Les abonnés moins sensibles au prix, plus à la qualité de réseau
L’intérêt des abonnés se tournerait désormais plus vers la qualité du réseau et l’expérience utilisateur plutôt que le prix toujours plus bas, notamment depuis les confinements de la pandémie qui ont mis en avant l’importance de disposer d’une bonne couverture réseau.
L’argument est tout trouvé pour Orange, régulièrement mis en avant sur ce point dans les observatoires de la qualité de service mobile de l’Arcep, régulateur du secteur télécom.
Promis, cette hausse des prix des abonnements sert avant tout l’investissement dans les les réseaux et l’amélioration des capacités, pour la fibre optique, la 4G et le déploiement de la 5G.
L’Arcep confirme régulièrement cet élément en notant les records d’investissement des opérateurs dans leurs réseaux ces dernières années, et à plus de 15 milliards d’euros en 2021.
Dans le même temps, ces hausses conduisent à faire revenir le marché mobile français vers la moyenne européenne, après être descendu beaucoup plus bas, au point de constituer une exception sur le Vieux Continent, même si, avec toujours quatre opérateurs sur le secteur, les tarifs restent globalement plus bas qu’ailleurs.