Cela fait déjà 6 ans que Blade a lancé son service Shadow, et les aspirations sont toujours les mêmes : proposer de dématérialiser le PC pour l’inscrire plus durablement dans le Cloud.
Malheureusement après un lancement plutôt bon, le service peine à remplir ses promesses : notamment celles de faire évoluer les configurations proposées aux utilisateurs à mesure de l’évolution du marché. Leader à son époque face à une concurrence quasi inexistante, Blade sombre progressivement dans la tourmente, jusqu’à un placement en redressement judiciaire en mars 2021.
Finalement la société trouve un repreneur en la personne d’Octave Klaba, le fondateur d’OVH. Au passage, Blade devient Shadow et revient avec une nouvelle offre aujourd’hui agrémentée d’une option complémentaire.
Du Cloud Gaming, mais pas que.
Entre temps nous l’avons dit, la concurrence s’est établie, notamment au niveau du Cloud Gaming pur avec notamment les offres de type Nvidia GeForce Now, Xbox Game Pass Ultimate, PlayStation Plus Premium, Amazon Luna ou même Stadia qui malheureusement fermera ses portes prochainement.
Mais Shadow propose plus que du Cloud Gaming : il s’agit d’un véritable PC dans le Cloud. Il faut véritablement voir l’offre comme un PC proposé avec un accès à distance.
On peut donc y installer des jeux, mais également des outils de productivité : retouche vidéo ou photo, stockage de documents, émulateurs, serveur distant et même machines virtuelles. Tout ce que l’on fait depuis un PC peut être lancé sur un hôte Shadow.
Alors, pourquoi ne pas le faire depuis sa propre machine ? C’est là que la puissance du Cloud intervient : pas besoin d’une grosse configuration pour profiter de jeux gourmands, puisqu’il sont lancés sur le PC dématérialisé. On peut accéder à son PC depuis un smartphone, une tablette, un téléviseur connecté, ou un ordinateur portable un peu vieillot…
Shadow : l’option Power
Actuellement, Shadow ne propose qu’une configuration type. Concrètement il s’agit de serveurs dont la puissance est divisée pour proposer une configuration type à chaque abonné.
De base, la configuration est équivalente à un processeur intel Xeon cadencé à 3,5 GHz, une carte graphique GeForce GTX 1080, 12 Go de RAM et 256 Go de stockage SSD. On retrouve ainsi la configuration haut de gamme lancée en 2016 avec le service, qui n’a donc pas évolué.
L’option Power, facturée en supplément de l’offre initiale propose de doper la configuration pour profiter d’un processeur AMD EPYC 7543P, une carte graphique GeForce RTX A4500 (qui se situe entre une RTX 3070 Ti et une RTX 3080) ainsi que 256 Go de stockage SSD.
L’option Power constitue donc une sérieuse mise à jour technologique et de puissance qui devrait permettre de profiter des jeux récents avec les nouvelles technologies graphiques (notamment DLSS et Ray Tracing).
Notons que la plateforme prend en charge l’affichage sur deux écrans. Malheureusement, il réside encore quelques problèmes de compatibilité avec les écrans « ultrawide » lors d’un usage sur PC par exemple.
L’expérience se veut particulièrement fluide et sans réelle contrainte : les accessoires USB (casque micro et manette de jeu ainsi que claviers et souris sans fil) sont immédiatement reconnus et pris en charge.
Globalement, les performances graphiques se rapprochent bien de celles d’une RTX 3070, mais attention à l’activation du Ray Tracing qui pénalise grandement les FPS dans les jeux les plus récents. Nos tests sous Gotham Knights ont rapidement mis en lumière les limites de la configuration.
Néanmoins, on peut dire que l’équivalence de configuration annoncée par Shadow est respectée, l’expérience étant très similaire à une station fixe.
Ce qui nous a le plus étonnés est la latence : quasiment inexistante et qui permet ainsi de se lancer dans des sessions de FPS en multijoueur sans craindre de rater des tirs précis aux moments critiques.
L’option Power, une bonne affaire ?
Si l’offre de Shadow de base méritait de revoir sa configuration, l’option Power apporte un peu de fraicheur et surtout une mise à jour technique très agréable au service.
La station est toujours disponible, la qualité de la connexion toujours au top ( 1 Gb/s de bande passante) et cela permet de récupérer ses jeux ou logiciels très rapidement, voire de jongler avec l’espace disque disponible qui reste limité dans l’offre de base, même si des extensions sont proposées à raison de 2,99€ par tranche de 256 Go.
Il est plaisant de voir les FPS défiler sur une telle machine, sans constater de laag, tearing ou perte de qualité lors du streaming. L’absence de latence est véritablement bluffante.
Néanmoins deux bémols s’invitent dans l’équation : d’une part il faudra au moins disposer d’une connexion à Internet de 20 Mb/s pour profiter du service en FHD 1080P ( ADSL2+, Fibre ou 5G).
Autre point noir : le prix de l’option fixé à 14,99€ par mois, en plus de l’abonnement basique proposé à 29,99€. Cela ramène le prix à 45€ par mois, soit 540€ l’année.
C’est certes moins cher que d’investir dans un PC équivalent, mais suffisamment élevé pour se poser la question d’un achat avec la possibilité de récupérer une partie de son investissement au bout de 2 ans.
Malgré tout, Shadow a renouvelé sa promesse de faire évoluer sa configuration au moins tous les 2 ans pour se mettre à jour et systématiquement proposer les dernières technologies. Si tel est le cas, alors le service pourrait effectivement se présenter comme une affaire intéressante et initier un changement dans les mentalités.