Si les voitures électriques restent le coeur d’activité de Tesla (en attendant les robots domestiques), un autre volet stratégique porte sur les poids lourds électriques. Pour réduire significativement leur pollution sans réduire leur nombre, la motorisation électrique est l’une des voies prometteuses, associée à une possibilité de conduite autonome débutant avec le déplacement en convois, ou platooning.
Le constructeur américain travaille depuis plusieurs années au développement du Tesla Semi, un véhicule capable de transporter des tonnes de fret en profitant de sa motorisation électrique en zéro émission et de son couple sur des distances plus longues que la plupart de ses concurrents.
Un autonomie longue distance qui fait la différence
Tesla revendique en effet jusqu’à 800 kilomètres d’autonomie pour le véhicule avec son chargement de 37 tonnes, permettant d’assurer des liaisons longues, quand la plupart des poids lourds purement électriques annoncés récemment restent sur des distances de 300 à 400 kilomètres, limitant leur capacité de transport à des déplacements régionaux.
Le Tesla Semi veut ainsi se rapprocher de l’usage d’un poids lourd avec moteur thermique, même s’il reste à voir comment seront organisées les stations de charge Megacharger très puissantes (de l’ordre de 1 MW) nécessaires pour le recharger dans un délai compatible avec une activité professionnelle.
Le constructeur, qui souhaitait initialement utiliser ses nouvelles cellules 4680 plus performantes, a finalement dû se résoudre à rester sur l’ancienne génération, la production ne suivant pas.
En attendant que se développe le marché, le premier exemplaire commercial du Tesla Semi, piloté par Elon Musk lui-même, a été livré ce jeudi 1er décembre 2022 à PepsiCo, conformément aux attentes et malgré plusieurs années de retard par rapport aux prévisions initiales.
Un projet industriel qui démarre
Annoncé en 2017, il devait prendre la route en 2019 mais a connu différents retards liés au projet lui-même mais aussi à la mise en production à grande échelle des véhicules électriques de Tesla dans ses Gigafactories, ce qui n’a pas été de tout repos et a décalé les projets annexes.
Le poids lourd électrique coûte encore bien plus cher (70% de plus environ) que son équivalent en version thermique mais il prépare la transition vers les motorisations électriques.
Tesla a régulièrement mis en avant le faible coût au mile (ou au kilomètre) de son poids lourd (moins de 2 kWh par mile), permettant ainsi des économies d’énergie sur le long terme. Il se veut aussi plus silencieux et agréable à piloter tout en préparant la transition vers la motorisation électrique ces prochaines années aux Etats-Unis comme en Europe et ailleurs.
L’objectif va maintenant porter sur la production du Tesla Semi. Elon Musk, patron de Tesla, a indiqué vouloir atteindre une cadence de 50 000 exemplaires annuellement d’ici 2024.