Le retour de Kanye « Ye » West sur Twitter aura été de courte durée. La superstar américaine (31 millions d’abonnés sur le réseau social), qui souffre de troubles bipolaires, en avait été bannie après avoir publié une série de messages antisémites, début d’octobre, puis son compte avait été réactivé juste avant le rachat de l’entreprise par Elon Musk. Il a cependant de nouveau été suspendu, jeudi 1er décembre, pour douze heures, selon M. West, après une série de nouveaux messages antisémites et un passage remarqué dans l’émission du complotiste Alex Jones, au cours de laquelle l’artiste a chanté les louanges de Hitler et dit son admiration pour le nazisme.
La cause de cette suspension ? Une photo d’un logo mêlant une croix gammée et une étoile de David. Elon Musk en personne avait répondu à ce message en commentant « ça ne va pas », le patron du réseau social expliquant par la suite qu’il s’agissait d’une « incitation à la violence ».
L’homme d’affaires avait promis qu’en bon « extrémiste de la liberté d’expression », Twitter, sous sa direction, ne supprimerait que les messages qui seraient contraires à la loi. Or, aux Etats-Unis, publier une croix gammée n’a rien d’illégal et la décision de modération prise par M. Musk a suscité la colère des militants d’extrême droite et des libertariens – deux catégories d’utilisateurs qui s’étaient fortement réjouies de son arrivée à la tête du réseau social. « En tant qu’extrémiste de la liberté d’expression, cette suspension ne me semble pas juste », écrit ainsi le youtubeur d’extrême droite Tayler Hansen, interpellant M. Musk pour lui demander « la raison officielle de cette suspension ».
Des règles qui changent
Le réseau social a publié une communication officielle baptisée « Twitter 2.0 » pour rappeler son « engagement continu en faveur du débat public » : « D’abord, aucune de nos règles n’a changé », écrit d’abord l’entreprise. « Notre équipe “confiance et sécurité” reste forte et bien pourvue en ressources », ajoute-t-elle, précisant que « la détection automatique » joue « un rôle d’importance croissante » dans la lutte contre les contenus problématiques.
Le discours se veut rassurant. Comme face aux annonceurs ou aux régulateurs inquiets qui ont interpellé ces derniers jours M. Musk pour lui rappeler ses obligations légales de consacrer des moyens à la modération : l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), ex-Conseil supérieur de l’audiovisuel, en France, et le commissaire européen Thierry Breton, à Bruxelles. Twitter respectera les règles, promet en substance le nouveau patron.
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