La France a formellement pris l’engagement de ne pas conduire des essais de missiles antisatellites destructifs à ascension directe, tout en rappelant par ailleurs une nouvelle fois qu’elle n’avait jamais procédé à de tels essais. Ces essais sont qualifiés de » déstabilisateurs » et » irresponsables » par la diplomatie française.
Les essais de missiles antisatellites destructifs à ascension directe sont à l’origine de » nombreux débris qui peuvent entraîner de graves conséquences sur la sécurité et la sûreté spatiales, en particulier en compromettant l’intégrité des satellites en orbite. «
Adoption d’une résolution
Dans un communiqué de presse, le ministère français des Armées a évoqué l’adoption d’une résolution appelant tous les États à s’engager à ne pas conduire ce genre d’essais. Parrainée par la France et présentée comme historique, elle a été adoptée à une très large majorité lors de la première Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies.
» Cette résolution représente une étape importante en faveur de la préservation d’un environnement spatial sûr et stable. » La France ajoute qu’elle apporte son soutien à » une nouvelle norme de comportement responsable et à son universalisation, dans le cadre multilatéral des Nations Unies. «
En début d’année, la France avait en outre salué l’engagement des États-Unis à ne pas effectuer de tests antisatellites destructeurs tirés depuis le sol. Contrairement à la France, les États-Unis ont par contre déjà réalisé des essais avec des missiles antisatellites.
États-Unis, Chine, Inde et Russie
Avec la destruction d’un satellite de reconnaissance USA-193, le dernier essai en date était en 2008 pour les États-Unis. Il faisait suite à un test de la Chine en 2007. Des tirs de missiles antisatellites ont également été menés par l’Inde en 2019 et plus récemment par la Russie.
Mi-novembre 2021, la Russie avait effectué avec succès un essai de missile antisatellite depuis le sol en prenant pour cible un de ses satellites inactifs de renseignement électromagnétique. Kosmos 1408 (Cosmos 1408 ou Tselina-D) était en orbite depuis 1982. Sa destruction a généré des débris spatiaux et a suscité de vives critiques.
Encore en octobre, la Station spatiale internationale (ISS) a notamment relevé son orbite lors d’une manœuvre d’évitement de débris issus du test antisatellite russe. Ce n’était pas une première en la matière pour l’ISS.
Des manœuvres d’évitement de ces mêmes débris avaient également concerné un satellite scientifique chinois et le satellite européen Sentinel-1A d’observation de la Terre du programme Copernicus, par exemple.