un pionnier de la réalité virtuelle démissionne et tacle Mark Zuckerberg

john carmack


John Carmack, l’un des piliers de la réalité virtuelle chez Meta, abandonne l’entreprise. Ancien directeur technique d’Oculus, il pointe du doigt d’importantes divergences d’opinions avec Mark Zuckerberg, le PDG du groupe.

John Carmack, consultant exécutif en charge de la réalité virtuelle chez Meta, vient de démissionner. Le cadre a d’abord annoncé la nouvelle dans un mémo interne, obtenu par nos confrères du New York Times. L’ancien directeur technique d’Oculus a ensuite confirmé son départ sur les réseaux sociaux.

Pour mémoire, John Carmack a rejoint la firme Oculus en 2013. Quelques mois plus tard, Meta a racheté la start-up Oculus pour 2 milliards de dollars afin d’accélérer le développement de son métavers. Carmack a ainsi rejoint le groupe de Mark Zuckerberg, jugeant que Meta, alors appelé Facebook, était bien placé pour pousser l’adoption de la réalité virtuelle dans le monde.

Depuis son arrivée dans l’entreprise, l’ingénieur a travaillé sur les casques VR de la marque, comme le Quest 2. Considéré comme l’un des grands noms du jeu vidéo, Carmack est également le cofondateur de plusieurs licences phares, comme Wolfenstein, Doom ou encore Quake.

L’inefficacité de Meta

Sur Facebook, Carmack dresse un bilan mitigé de son passage chez Meta. Le directeur technique consultant de Reality Labs, la division métavers de l’entreprise, estime que le géant californien gère très mal ses ressources. C’est pourquoi il se dit « frustré par la façon dont les choses se passent chez FB/Meta ».

« Nous avons une quantité ridicule de gens et de ressources, mais nous nous auto-sabotons constamment et nous gaspillons nos efforts », déclare John Carmack, visiblement déçu par la décennie passée par Meta.

Le directeur technique n’hésite pas à tacler la manière dont Mark Zuckerberg, PDG et fondateur de Meta, gère le développement du métavers et de technologies comme la réalité virtuelle et augmentée. Sur Twitter, Carmack révèle qu’il y a « un écart notable » entre Mark Zuckerberg et lui au sujet de certains enjeux stratégiques. Le responsable regrette notamment que la valeur de certains produits ne soit pas à la hauteur des efforts déployés par Meta.

« Je pense que notre organisation fonctionne à la moitié de l’efficacité qui me rendrait heureux », explique le développeur.

Pour le programmeur, il aurait été trop « frustrant de continuer à défendre son point de vue » au sein de l’entreprise californienne. En miroir de Carmack, de nombreux employés de Meta attestent de la difficulté de défendre une idée qui va à l’encontre de l’avis de Mark Zuckerberg. Sur un forum anonyme, certains salariés affirment que « personne ne peut remettre sa décision en question ». 

« Ce fut un combat pour moi. J’ai une voix au plus haut niveau, donc j’ai l’impression que je devrais pouvoir faire bouger les choses, mais je ne suis évidemment pas assez persuasif », ajoute John Carmack.

Entre les lignes, Carmack semble évoquer Horizon Worlds, le métavers développé par Meta. Le projet a essuyé une foule de critiques internes ces derniers mois. De nombreux travailleurs ont estimé que le monde en réalité virtuelle n’était pas au point. C’est pourquoi Horizon Worlds peine à attirer de nouveaux utilisateurs, malgré les sommes colossales injectées par Meta. Nourrissant les critiques, Mark Zuckerberg refuse fermement de revoir sa stratégie. Le milliardaire se dit imperméable aux critiques et persuadé que le métavers représente l’avenir.

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De la réalité virtuelle à l’intelligence artificielle

Déçue et frustrée par son expérience chez Meta, la légende du jeu vidéo se concentrera désormais sur sa propre start-up, Keen Technologies. Fondée l’été dernier, la société est consacrée à l’Artificial General Intelligence (AGI). Il s’agit d’un programme informatique capable de fonctionner à la manière d’un cerveau humain pour résoudre une panoplie de problèmes différents. La start-up a levé 20 millions de dollars lors de son lancement.

Pour rappel, Carmack s’est déjà éloigné de Meta en 2019. Le programmeur avait considérablement réduit le temps passé dans l’entreprise pour travailler sur l’intelligence artificielle. Il ne consacrait déjà plus que 20 % de ses journées à la division Reality Labs de Meta.

Ce n’est pas la première fois qu’un grand nom venu d’Oculus abandonne Meta. En 2017, Palmer Luckey, le cofondateur d’Oculus, a démissionné de l’entreprise. Quelques mois plus tard, Brendan Iribe, l’autre cofondateur d’Oculus, quittait également le navire.





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