Vieilles télévisions, ordinateurs dépassés, chaînes hi-fi délaissées, téléphones démodés, consoles endormies… que faire des appareils électroniques et de leurs accessoires dont on ne se servira plus ? Plusieurs options s’offrent à vous, détaillées ci-dessous. Mais, avant de vous séparer de vos appareils, pensez à vérifier qu’ils ne contiennent plus de données personnelles. Si nécessaire, videz leur mémoire : on trouve sur Internet des tutoriels pour ordinateurs PC et Mac, smartphones Android et Apple.
Revendre
Cette piste n’est valable que lorsque l’appareil conserve une valeur, et qu’il n’est pas cassé et irréparable. Le meilleur endroit pour se renseigner est le site de vente d’occasion Leboncoin.fr. Lancez-y une recherche : si elle fait émerger plusieurs appareils équivalents, vendus à un tarif relativement proche les uns des autres, alors votre objet a de bonnes chances de valoir encore quelque chose, et cela vous donnera une estimation de sa valeur. On n’est pas à l’abri des bonnes surprises : certaines consoles et walkmans des années 1980, par exemple, se négocient à plus de 50 euros. En revanche, si la recherche ne renvoie aucun résultat, la tâche sera plus difficile. La solution consistera alors à le mettre en vente en choisissant un prix réduit.
Des intermédiaires commerciaux peuvent aussi racheter vos appareils électroniques pour les revendre ultérieurement. Ces services ont l’avantage d’être plus rapides et plus simples d’emploi, mais ils offrent généralement des prix très inférieurs à une vente directe. En outre, ils se concentrent sur une courte sélection d’appareils populaires et récents. C’est le cas des boutiques d’occasion comme Happy Cash, Cash Express, ou Easy Cash. Si l’on envoie une photo du produit à ce dernier marchand, il peut estimer sa valeur, tout comme Cash Converters, qui rachète, lui, un éventail de produits plus large.
Sur Internet, on peut aussi revendre des appareils à des spécialistes du reconditionnement, comme ReBuy ou Back Market, qui récupèrent les produits par colis postal. Ceux-ci proposent une estimation immédiate sur la base de critères comme la présence des accessoires et l’état de l’objet.
Troquer
On peut aussi échanger son appareil contre un autre sur des sites comme France-troc.com ou Mytroc.com. Dans l’annonce, il faut préciser ce que l’on attend en retour : la mention « étudie toute proposition » offre la meilleure chance d’être contacté.
On peut choisir de réduire l’éventail des options en précisant, par exemple, « matériel informatique », mais il est déconseillé d’être trop technique, cela pourrait décourager des personnes. En échange de l’appareil que l’on souhaite troquer, on peut aussi réclamer un service plutôt qu’un objet en retour, comme « un coup de main pour remplacer son chauffe-eau ».
Donner
Dans ce cas, le plus simple consiste à regarder autour de soi : parmi les personnes qui n’ont pas beaucoup de moyens, qui pourrait tirer le meilleur profit de l’objet que vous souhaitez donner ?
On peut aussi offrir l’appareil à des inconnus en déposant une annonce sur un site de dons aux particuliers comme Toutdonner.com, Geev.com ou Donnons.org. On peut également choisir de confier l’objet à des réseaux employant des personnes en insertion, comme Emmaüs ou Envie, qui se chargent de revendre ces objets à des coûts très raisonnables.
Recycler…
C’est une moins bonne solution que d’offrir une seconde vie à votre appareil. Le processus de recyclage est coûteux, polluant et énergivore. Elle permet néanmoins, rappelle l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), d’éviter l’extraction de métaux dans des mines, activité encore pire pour l’environnement.
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S’abonner
Ne jetez pas vos objets dans les poubelles ordinaires, car ils sont alors rarement recyclés. Préférez les bacs de tri spécifiques réservés aux appareils électriques, que l’on trouve dans les milliers de points de collecte sur le territoire, localisables sur les sites d’Ecosystem et Ecologic, les organismes chargés de leur recyclage. Si vous souhaitez recycler un smartphone, vous pouvez obtenir gratuitement une étiquette postale prépayée sur le site Jedonnemontelephone.fr. Certaines marques (comme Apple) proposent leur propre canal de recyclage, parfois subventionné pour que la séparation des matériaux soit plus efficace.
… Ou ne pas recycler ?
Les déchets électroniques les plus petits, mesurant moins de quinze centimètres, comme les souris d’ordinateur, les lecteurs de MP3, ou certains écouteurs sont un cas à part. « Ils sont aujourd’hui mal recyclés : on peine à séparer leurs matériaux, qui finissent généralement à l’incinérateur pour déchets dangereux », selon Jean-Jacques Campillo, responsable optimisation opérationnelle chez Ecologic.
L’incinération est une solution beaucoup moins écologique que le recyclage classique des matériaux, d’après Raphaël Guastavi, directeur adjoint de l’économie circulaire à l’Ademe. Ces installations dégagent notamment des gaz polluants dont certains sont nocifs pour la santé et ne parviennent pas à tout brûler. On y récupère par ailleurs après incinération très peu de métaux réemployables.
D’année en année, le tri des matériaux progresse. Ecologic travaille par exemple à catégoriser les appareils électroniques de petite taille dotés d’une batterie inamovible afin d’identifier des solutions de tri qui permettront de mieux les revaloriser à l’avenir. Les consommateurs gagneraient-ils dès lors à stocker ces objets peu encombrants dans leurs placards, en attendant qu’ils puissent être recyclés plutôt qu’incinérés ? Pour M. Guastavi, « la question est intéressante, mais l’absence d’étude scientifique poussée sur ce thème rend la réponse difficile ». Les citoyens écoresponsables les plus déterminés peuvent effectivement choisir de stocker les déchets électroniques de petite taille (hormis les smartphones, qui se recyclent très bien), rappelle Moïra Tourneur, de l’association Zero Waste. A la condition toutefois d’être doués d’une excellente mémoire afin de ne pas oublier de réinjecter plus tard ces appareils dans le circuit de recyclage.
Pour les autres utilisateurs, la règle est la suivante : « Tous les déchets électriques au recyclage, rien dans les placards. Nos expériences passées nous ont prouvé qu’il valait mieux communiquer une règle simplifiée au grand public plutôt qu’une règle complexe qui soit mal appliquée », rappelle M. Campillo, d’Ecologic.