Dans la conquête spatiale, la Lune est une étape obligée pour expérimenter les techniques et mettre au point les technologies qui permettront des explorations plus lointaines.
Elle sera aussi sans doute le point de départ d’une colonisation humaine de l’espace avant de s’attaquer à celle de Mars. Mais la Lune pourrait être aussi un territoire riche en ressources précieuses.
Les expéditions envoyées jusque là ont mis l’accent sur l’aspect scientifique et une neutralité d’accès seulement limitée par les moyens techniques engagés. Or, de nouveaux pays, au-delà des Etats-Unis, commencent à disposer de ces fameux moyens permettant d’organiser leurs propres expéditions.
La Lune, enjeu stratégique d’avenir
Après le temps de l’intérêt scientifique pourrait venir celui de l’appétit pour les ressources exploitables. Le directeur de la NASA Bill Nelson a ainsi fait part de son inquiétude face aux ambitions grandissantes de la Chine qui ne cache pas un fort intérêt pour le sol sélénite.
La crainte est de voir émerger la revendication de portions de la surface lunaire sous couvert de recherche scientifique mais en réalité en quête de prise de possession des zones les plus riches en ressources, que ce soit en matériaux ou en eau collectable pour un habitat.
La mission chinoise Chang’e 5 de collecte d’échantillons de sol ramenés sur Terre et analysés ont permis de découvrir de nouveaux minéraux, dont le Changesite-(Y) mais les observateurs ont suggéré que la Chine a surtout cherché à évaluer la teneur du site de prospection en Hélium-3, composé qui pourra faire tourner de futures centrales à fusion nucléaire.
Une course à l’espace qui s’accélère
Le pays qui mettra la main le premier sur ces ressources aura un avantage décisif et Bill Nelson souligne ainsi qu’une course à l’espace s’est engagée entre les Etats-Unis et la Chine et elle n’est pas seulement que de prestige et de premières mondiales.
Les USA ont toujours un petit temps d’avance dans les missions lunaires mais la Chine vient de finaliser sa propre station spatiale et prépare l’arrivée des premiers Chinois sur la Lune d’ici la fin de la décennie.
Les premiers à pouvoir s’installer durablement sur la Lune pourraient donc bien devenir les maîtres du satellite et ralentir ou empêcher d’autres de faire de même. Mais cela ne vaut-il pas aussi pour les Etats-Unis ? Et le statut de la Lune comme patrimoine international pourra-t-il être maintenu encore longtemps ?