La Chine est l’un des principaux exportateurs mondiaux de terres rares, ces métaux pas si rares dans la nature mais indispensables à de nombreux composants électroniques et produits électriques.
Depuis plusieurs années, le pays joue de cette domination pour fixer des quotas, voire jouer la carte de la menace de restrictions d’approvisionnement auprès de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce).
Etats-Unis et Chine ont ainsi bataillé sur la question de l’approvisionnement mondial en terres rares, les premiers étant accusés de préserver leurs réserves et d’engloutir celles des autres tandis que la seconde chercherait à tirer avantage de sa position dominante pour obtenir satisfaction sur des questions économiques.
Les terres rares, enjeu stratégique
La hausse des prix des terres rares et autres matériaux utilisés par exemple dans la conception des batteries ont augmenté ces deux dernières années, comme la plupart des matières premières, posant un risque pour l’industrie électronique.
Ces éléments peuvent avoir une importante incidence stratégique et créer une dépendance pour les pays qui n’ont pas d’accès direct à ces matériaux. L’Europe en particulier est exposée à un tel risque.
Bonne nouvelle, le géant minier suédois LKAB indique avoir identifié « le plus grand gisement connu » de terres rares en Europe dans la région de Kiruna (Suède), avec une capacité potentielle de plus de 1 million de tonnes de métaux.
L’Europe bientôt moins dépendante ?
Ce gisement pourrait « devenir un élément de base important pour la production de matières premières critiques absolument cruciales pour la transition verte« , a indiqué le PDG de LKAB dans un communiqué.
L’annonce de la découverte du gisement n’est qu’un point de départ et il faudra encore plusieurs années l’analyser plus en détail et démarrer une extraction. L’obtention d’un permis d’exploitation devrait prendre autour de 10 à 15 ans et le groupe minier met en avant sa volonté d’une extraction durable et respectueuse de l’environnement, ce qui promet sans doute d’homériques batailles écologiques à venir.
Cette réserve de terres rares devrait toutefois permettre de gagner une certaine indépendance vis à vis des importations en provenance de Russie et de Chine. Cela pourra être particulièrement intéressant pour la production des batteries des voitures électriques, dans l’optique de l’arrêt des ventes de véhicules thermiques neufs dès 2035.
Avec l’ouverture d’une mine de lithium en France, indispensable pour les batteries électriques (mais pas seulement), également l’une des plus grandes d’Europe, le Vieux Continent est en train de sécuriser ses approvisionnements et de gagner sa souveraineté sur les matières premières.