Sony n’est pas le seul inquiet face au rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft. Google et Nvidia se sont exprimés auprès de la FTC sur leurs propres inquiétudes.
La grande saga de fin 2022 continue en 2023. Rappelons les faits : Microsoft a lancé le rachat d’Activision-Blizzard pour environ 69 milliards de dollars, afin de récupérer ses licences exclusives pour ses consoles et services Xbox. Un tel rachat vient forcément activer les autorités de la concurrence mondiales, notamment la FTC aux Etats-unis qui s’est exprimé en défaveur.
Et désormais, c’est la lutte politique qui est enclenchée. Microsoft essaie de montrer patte blanche et d’adoucir le dialogue autour de sa potentielle prise de contrôle, quand Sony attaque sur tous les fronts pour tenter de garder la place de leader de PlayStation. À présent, c’est aux autres concurrents et alliés de s’exprimer.
Nvidia et Google sont chafouins
Les sources de Bloomberg rapportent en effet que Google, connu sur le marché du jeu vidéo pour avoir lancé et coupé son service Stadia en deux temps trois mouvements, et Nvidia, leader du marché des cartes graphiques et créateur de GeForce Now, se sont, eux aussi, exprimés auprès de la FTC. Attention cependant : les propos sont beaucoup plus nuancés.
Il semblerait en effet que Nvidia aurait bien appuyé l’argument de Sony et de la FTC voulant que Microsoft prendrait un avantage déloyal sur le marché en acquérant Activision-Blizzard, et notamment Call of Duty, la licence la plus lucrative du jeu vidéo. Mais la marque californienne a surtout pointé du doigt le milieu du cloud, des services et du jeu mobile. Pour rappel, l’éditeur mobile King fait également partie du deal.
Nvidia aurait mis en avant l’importance d’un accès ouvert et égal aux jeux sur ce marché, sans pour autant s’opposer à l’acquisition. Il y a fort à parier que Google soit dans la même mouvance, puisque ces deux entreprises ont un gros point commun : le cloud.
On aurait pu croire que la fin de Stadia signait la fin du jeu vidéo pour Google, mais il n’en est rien : sa technologie de streaming est désormais disponible pour les entreprises en marque blanche, et le marché du cloud au général est l’un des plus importants business d’Alphabet. Il est sûr que cette nouvelle offre va attirer toujours plus d’acteurs à l’avenir.
Du côté de Nvidia, les ambitions sont presque trop transparentes. Son service de cloud gaming GeForce Now est l’un des plus populaires actuellement, et le plus impressionnant technologiquement. Celui-ci récupère à une vitesse impressionnante les dernières technologies du fondeur, notamment la dernière offre Ultime avec la GeForce RTX 4080. Et on peut facilement en déduire le sérieux de l’entreprise dans son investissement sur ce marché naissant. Or, le principal problème de son offre est le manque de jeux : les éditeurs doivent donner leur accord, et beaucoup restent frileux ou ambitionnent de créer leur propre concurrent.
Le cœur des multiples doléances entendues pour le moment est le statut exclusif des licences Activision-Blizzard sur le marché. On imagine donc bien le dossier évoluer pour pousser Microsoft à s’engager sur des sorties multiplates-formes de ses prochaines productions, peut-être temporairement, même si Sony rêve d’une annulation pure et simple.
Source :
Bloomberg