Image : TDF.
Engagée depuis janvier 2019, la vente de TDF (Télédiffusion de France) pourrait enfin prendre un tour décisif. Selon Les Echos, son principal actionnaire, Brookfield, devrait céder les 45 % du capital de TDF qu’il détient au fonds suédois EQT. Ce qui valoriserait l’opérateur d’infrastructures et de réseaux numériques autour de 8 milliards d’euros, soit la fourchette basse du montant attendu par le vendeur (de 8 à 10 milliards d’euros).
Né en 1975, le télédiffuseur historique de la télévision française a connu plusieurs vies. Perdant au milieu des années 2000 ses monopoles sur la radiodiffusion et la télédiffusion, puis traversant les crises du monde des médias avec l’arrivée des acteurs du numérique, TDF a dû diversifier ses activités.
Le groupe est ainsi devenu un opérateur d’infrastructures télécoms, gérant et maintenant quelque 19 200 pylônes (chiffres de juin 2022) sur lesquels les opérateurs de téléphonie mobile installent leurs antennes 4G ou 5G moyennant finance. TDF aurait aussi, selon le quotidien économique, déployé plus de 610 000 prises de fibre optique commercialisées ensuite par les opérateurs.
Les tours de SFR, Free et Bouygues Telecom rachetées par Cellnex
Né aux Etats-Unis, ce modèle économique dit de TowerCo a connu un succès retentissant ces dernières années en Europe. En janvier 2021, l’espagnol Telefonica cédait les antennes de sa filiale dédiée, Telxius, à l’américain American Tower Corporation (ATC) pour 7,7 milliards d’euros. Le mois suivant, Altice, maison mère de SFR, revendait au géant espagnol Cellnex sa TowerCo baptisée Hivory – soit 10 500 sites télécoms dans l’Hexagone – pour 5,2 milliards d’euros.
Après avoir déjà cédé une partie de ses tours au même Cellnex, Bouygues Telecom a créé, en février 2020, une co-entreprise avec ce dernier, dédiée cette fois au déploiement et à l’exploitation de son réseau de fibre optique en France. Un investissement chiffré, à horizon 2027, à 1 milliard d’euros. Cellnex avait également mis la main, durant l’été 2019, sur 70 % du capital d’Iliad TowerCo, filiale d’Iliad, la maison mère de Free. Aujourd’hui, Cellnex est valorisée à près de 24 milliards d’euros.
Plus récemment, en novembre 2022, le britannique Vodafone a vendu sa participation majoritaire dans Vantage Towers aux fonds KKR & Co et GIP (Global Infrastructure Partners), valorisant l’entreprise à 16,2 milliards d’euros. De telles opérations financières permettent aux opérateurs de se désendetter, mais aussi de trouver des fonds pour financer les coûteux investissements du déploiement de la fibre optique et de la 5G.
Orange a fait un choix inverse. L’opérateur historique a créé sa TowerCo, baptisée Totem, pour gérer plus de 26 000 sites télécoms en France et en Espagne, ses principaux marchés. Orange a ensuite rejoint l’Ofitem, l’association française des opérateurs d’infrastructures de téléphonie mobile. Cette dernière réunit par ailleurs Cellnex France, TDF, Hivory et ATC France.
TDF plombé par son activité historique de broadcast
Dans ce contexte favorable aux TowerCo, comment expliquer le relatif faible montant du deal qui se profilerait entre TDF et le fonds EQT ? Les Echos l’explique par la part que conserve le groupe dans la télédiffusion. Cette activité historique de broadcast représente encore plus du tiers de son chiffre d’affaires. Ce qui plombe la valorisation de TDF.
En 2021, la croissance de 6,4 % son chiffre d’affaires (731,7 millions d’euros) est avant tout portée par les télécoms mobiles (+ 9,5 %) et le déploiement de la fibre (+ 80 %), alors que les revenus dans l’audiovisuel se contractent, eux, de 1,8 %.
Par ailleurs, le dossier TDF arriverait à la fin de la bataille après les grands deals passés sur ce marché des TowerCo, les investisseurs ayant déjà fait leurs emplettes.
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