Quand Facebook s’associe à un grand constructeur de lunettes, Ray-Ban, on ne peut qu’être très curieux du résultat, en l’occurrence une gamme de lunettes connectées. Pas de réalité virtuelle ou augmentée sur les Ray-Ban Stories, l’objectif est de pouvoir prendre facilement des photos et des vidéos, sans avoir besoin de sortir son smartphone, pour ensuite les partager avec vos proches. Si le Metaverse est encore loin peut-être est-ce néanmoins un premier pas vers l’intégration physique de Facebook à votre quotidien…
Hélas, les Ray-Ban Stories ne sont pas commercialisées en France pour le moment. C’est pourquoi, nous sommes allés en Italie, pays de la maison mère de Ray-Ban, pour nous en procurer une paire. Nous avons opté pour un modèle mythique, les Wayfarer, avec des verres photochromiques, qui se teintent plus ou moins en fonction de l’ensoleillement. En absence de soleil, ils sont totalement transparents.
Une intégration soignée
A première vue, les Ray-Ban Stories ressemblent beaucoup aux Wayfarer classiques. On constate juste la présence de deux petits objectifs situés aux extrémités.
Alors où le constructeur a-t-il mis la batterie et les autres composants électroniques ? Dans les branches ! Celles-ci sont nettement plus grosses que dans les versions solaires traditionnelles. Mais finalement, ce surcroit d’encombrement ne nous a pas gênés pour les porter.
La mise en marche des Stories nécessite simplement de manœuvrer un interrupteur coulissant placé sur le côté intérieur de la branche gauche. Cet interrupteur sert aussi pour l’appairage Bluetooth.
L’appli Facebook View est obligatoire
Nous sommes alors prêts à prendre des photos, mais pas les lunettes ! En effet, elles exigent d’installer l’application Facebook View sur le smartphone auxquelles elles sont connectées. Sans surprise, l’appli a besoin d’un compte… Facebook. Pour la première utilisation, l’appli lance l’appairage Bluetooth, puis lance l’activation des Stories. Elle procède également à la mise à jour du firmware des lunettes, si cela est nécessaire.
Nous pouvons maintenant éteindre notre smartphone et commencer à prendre des photos et des vidéos. Pour cela, la branche droite comporte, sur sa partie supérieure, un bouton dédié à cette fonction. Le principe est simple : une pression prolongée sur le bouton prend une photo, tandis qu’une pression simple démarre et arrête l’enregistrement d’une vidéo, dans la limite de 30 secondes. Un signal sonore indique l’opération en cours.
En revanche, nous avons plusieurs fois appuyé accidentellement sur le bouton en attrapant les lunettes par les branches, par exemple pour les retirer. Il faut donc faire un peu attention.
Nous avons parlé à nos lunettes connectées
Nous avons également pu utiliser des commandes vocales, en disant par exemple « Hey Facebook, take a picture » pour prendre un cliché. Ces interactions verbales fonctionnent même si le smartphone est éteint et peuvent se révéler pratique si on a les mains occupées. En revanche, vous ne pouvez pas activer l’assistant de votre smartphone par ce moyen.
Quant à la fameuse diode vantée par Facebook pour prévenir votre entourage que vous êtes en train de les photographier ou de les filmer, elle se révèle très discrète. Vous pouvez le constater sur la photo ci-dessous (le petit point blanc à l’extrême gauche).
Selon le constructeur, le stockage interne accepte jusqu’à 500 photos ou 30 vidéos de 30 secondes.
Du Wi-Fi pour le transfert des prises de vues
Pour voir le résultat de notre séance de prises de vues, nous avons dû sortir notre smartphone et utiliser l’application Facebook View. L’opération est simple : il suffit de toucher le bouton de transfert dans l’appli. Hélas, il n’est pas possible de prévisualiser les photos et les vidéos avant de les charger, pour éventuellement supprimer celles dont vous ne voulez pas. Vous n’avez pas le choix, il faut tout transférer ! En revanche, l’opération ne prend pas trop de temps, car les Stories utilisent une liaison Wi-Fi directe, nettement plus rapide que le Bluetooth. Les photos et les vidéos sont ensuite automatiquement effacées de la mémoire interne des lunettes et sont stockées dans une zone sécurisée de l’application.
Vous pouvez ensuite les partager avec un autre programme (Facebook, Gmail, etc.) ou les enregistrer dans le dossier des téléchargements de votre smartphone. Il est dommage que l’appli ne permette pas de poster les photos et les vidéos directement sur son compte Facebook.
L’appli Facebook View propose également quelques fonctions de retouche d’image, ainsi que la création de trois types d’animations, appelées Flashback, avec entre autres des effets de profondeur et de mouvement.
Des couleurs trop chatoyantes
Les photos et les vidéos prises par les lunettes sont-elles de bonne qualité ? En extérieur, les images JPeg de 2592 x 1944 pixels sont plutôt satisfaisantes, mais les couleurs sont un peu saturées et manquent de naturel (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
En vidéo, nous avons obtenu des séquences MP4 à 30 ips de 1248 x 1248 pixels ou 1264 x 1264 pixels, sans savoir pourquoi la taille n’est pas constante d’un fichier à l’autre.
La fluidité est correcte, ainsi que la stabilisation, qui permet de marcher sans que cela provoque des sursauts importants dans la vidéo. Mais là encore, les couleurs ne sont pas suffisamment naturelles (voire la capture extraite d’une vidéo ci-dessous). En outre, la définition réduite limite l’utilisation des vidéos au simple partage sur les réseaux sociaux.
En intérieur, les clichés sont corrects si on dispose de suffisamment d’éclairage, car les lunettes ne disposent pas de flash. On constate toutefois une perte de détail importante si on affiche la photo à l’échelle 1:1 (cliquez sur l’image ci-dessous pour l’agrandir).
Lors de nos tests, nous avons pu utiliser les lunettes pendant plusieurs heures sans avoir à les recharger, ce qui est plutôt un bon point. Le constructeur annonce une autonomie de 6 heures, ce qui est suffisant pour une utilisation journalière.
Un gros boîtier de charge
Pour recharger les Stories, nous les avons simplement rangé dans leur boîtier de transport qui fonctionne selon le même principe que celui des écouteurs true wireless et offre jusqu’à trois charges supplémentaires.
La présence d’une batterie dans le boîtier explique son encombrement élevé : 17 cm de longueur, 7,5 cm de largeur et 5,5 cm de hauteur. Nous n’avons pas pu le mettre dans notre poche ! Heureusement, le constructeur livre également une sacoche souple de transport.
Nous avons apprécié l’inventivité de Ray-Ban et Facebook, qui ont eu l’astucieuse idée de placer un connecteur de charge magnétique dans la charnière de la branche droite. Il est donc totalement invisible quand les branches sont ouvertes. Autre bonne idée : l’utilisation du bouton marche/arrêt pour mettre réellement hors tension les Stories permet de ne pas consommer de batterie.
Enfin, les lunettes de Ray-Ban et Facebook peuvent remplacer vos écouteurs, car elles comportent des haut-parleurs situés dans les branches, ainsi que des zones tactiles pour contrôler la lecture de la musique et le volume. Hélas, nous avons trouvé que le son est très moyen. Il sonne creux et manque vraiment de graves. Et sans surprise, nous ne sommes absolument pas isolés des bruits extérieurs. Vous pouvez aussi utiliser les Ray-Ban Stories comme kit mains-libres pour votre smartphone.
Un design réussi et une utilisation simple
Après ces quelques jours de test, nous avons beaucoup apprécié le niveau d’intégration et la facilité d’utilisation des lunettes connectées de Ray-Ban et Facebook. Nous avons eu l’impression de porter de vraies Ray-Ban et pas des lunettes au design trop futuriste. Les Stories remplissent parfaitement leur fonction de prendre rapidement des photos et des vidéos afin de les partager avec vos amis ou votre famille.
Toutefois, la qualité des photos et des vidéos n’est pas aussi bonne que ce que peut offrir un très bon smartphone. En outre, la faible définition des vidéos limite leur usage à du partage sur les réseaux sociaux.
Ces lunettes à la James Bond sont également chères, car vous devez débourser au moins 329 euros pour vous les procurer. Elles restent cependant moins coûteuses que les Spectacles 3, de Snapchat. Celles-ci sont vendues 370 euros, mais sont capables de filmer en 3D.