Le MagicBook, d’Honor, est de ses machines sans histoire, qui se positionnent à un prix séduisant et tiennent le gros de leurs promesses sans décevoir, ni forcément enthousiasmer. Elles donnent satisfaction et c’est bien l’essentiel.
Plus grand, mais pas assez bien
Avec le MagicBook 16, Honor place toutefois la barre un peu plus haut. Car, quand on lance une machine équipe d’une dalle aussi grande et rafraîchie à 144 Hz, s’il vous plaît, c’est qu’on veut offrir à ses utilisateurs un confort supplémentaire, une expérience plus agréable au quotidien. Voilà d’ailleurs pourquoi nous commençons notre test par ce point.
En l’occurrence, la dalle mate est grande et plutôt confortable visuellement, mais se prend les pieds à chaque obstacle, à chaque point de mesure. Sa luminosité est ainsi très faible, pour ne pas dire faiblarde. Avec 308 cd/m2, on vous le dit tout net, il ne faudra pas trop espérer travailler confortablement dans un environnement très lumineux. Le taux de contraste n’est pas fameux non plus, les mesures du 01Lab lui accordent un ratio de 864:1… C’est peu, vraiment peu. Au point que l’écran du MagicBook 16 est, sur ce point, 88,2% moins bon que la moyenne des PC de la même catégorie testés au cours des deux dernières années.
Si vous espérez que la fidélité colorimétrique arrivera à vous faire oublier ces quelques déboires, détrompez-vous. Le Delta E 2000, mesuré par le 01Lab, est de 4,18. Une fois encore, ce résultat est assez peu glorieux, il est même 12,3% moins bon que la moyenne de ses concurrents.
Assez peu lumineuse, pas terriblement contrastée, la dalle Full HD marque-t-elle des points dans d’autres domaines ? Non. La définition, qui pourrait être confortable pour cette taille d’écran, est hélas handicapée par une densité de pixels faible, elle aussi. Avec ses 137 pixels par pouce, le MagicBook 16 ne garantira pas le meilleur, ni même le minimum qu’on peut attendre. Au point qu’on tique, même pour ce prix (999,90 euros officiellement). C’est vraiment peu, et cela se voit au quotidien, notamment quand vous éditez du texte ou lisez des articles en ligne. Le crénelage des polices est un peu agressif pour la rétine.
Finition et confort d’utilisation
La dalle LCD (IPS) de 16,1 pouces conditionne la présence d’un boîtier un poil imposant avec presque 37 cm de largeur. L’épaisseur de 2,5 cm n’a rien à voir avec l’écran, mais reste assez conséquente aussi. Tout comme le poids de 1,822 kg, qui interdit définitivement au MagicBook d’être un ultraportable – mais avec ces dimensions, difficile d’en demander moins… ou plus, enfin, vous avez compris.
La finition du MagicBook 16 est agréable à l’œil et plaisante au toucher. Le châssis en aluminium paraît engageant et solide. On n’est clairement pas dans ce qui se fait de mieux sur le marché, mais une fois encore, le prix explique et excuse les choses. À franchement parler, pour ce positionnement tarifaire, le résultat est très bon.
D’un point de vue ergonomique, il n’y a pas de raté rédhibitoire. Le clavier est assez agréable à utiliser, bien que pas rétroéclairé – vraiment ? Les touches sont bien dimensionnées, la course est assez courte, même si elle manque un peu de fermeté, et même de rigidité. La partie centrale du clavier a une légère tendance à s’enfoncer quand on frappe, ajoutant à la mollesse générale. Le bruit produit sonne un peu plastique, et est évidemment loin d’être aussi plaisant que sur un Mac ou un PC Microsoft, mais donne un rythme agréable quand on saisit de longs textes.
On apprécie aussi les quelques touches maison, qui donnent un accès rapide à l’outil de capture d’écran de Windows, par exemple, ou aux outils de collaboration intégrés dans les PC de la marque, et qui permettent de facilement échanger des données dans son écosystème. Idem pour la touche qui active ou désactive la Webcam, ceux qui prennent à cœur leur vie privée apprécieront.
De part et d’autre du clavier, on trouve des haut-parleurs qui offrent un son clair… mais qui manque un peu de basse, de medium et de précision. Les enceintes intégrées seront suffisantes pour écouter un peu de musique en travaillant, regarder un film ou une série, mais pas pour sonoriser vos soirées étudiantes ou même pour écouter de la musique sous la douche. Sauf à approcher le MagicBook, à vos risques et périls.
Le pavé tactile est réactif, produit un clic serein à l’utilisation. ll faudra toutefois bien prendre l’habitude d’utiliser les deux tiers inférieurs du trackpad pour ne pas avoir à appuyer trop fort. La partie inférieure aurait pu être plus soignée. Elle est certes agréable à utiliser, mais s’enfonce et crée un espace avec le rebord du boîtier quand on l’utilise. Un conseil, évitez de manger un choco quand vous travaillez… Enfin, on pourrait lui reprocher d’être un peu petit, d’autant que le boîtier pourrait lui offrir davantage de place.
De la place, Honor en a trouvé sur les tranches des côtés pour intégrer une connectique assez variée et suffisante pour les usages les plus courants. À droite, deux ports USB-A, à gauche, deux ports USB-C dont un pour l’alimentation et un port HDMI. Ce qui sera parfait pour sortir l’affichage sur un écran externe. On pourrait regretter que Honor n’ait pas intégré de lecteur de carte SD à sa machine, il faudra apprendre à faire sans.
Mais, en bonne machine moderne, le MagicBook 16 ne s’arrête pas là, il offre d’autres options intéressantes pour faciliter la connexion de l’utilisateur. Ainsi, on trouve un lecteur d’empreintes pour déverrouiller l’appareil plus rapidement. Il s’est toujours montré véloce et efficace pendant notre utilisation. En revanche, ne comptez pas sur la Webcam pour déverrouiller ce portable. Elle n’en est pas capable. Pour tout dire, elle est déjà à la peine quand on lui demande de nous filmer lors d’une visioconférence. La qualité n’est pas au rendez-vous, même en pleine lumière. Le fourmillement du bruit numérique est presque dérangeant. Sa définition 720p ne laissait pas espérer de miracle, et il n’y en a pas eu : tout est donc dans l’ordre des choses. Vous pourrez malgré tout vous en servir pour discuter avec vos collègues ou faire coucou à grand-mère, au besoin. Cette Webcam a toutefois un mérite, elle élit désormais domicile dans la partie supérieure de l’écran, et plus dans une touche « Fonction » déguisée. Un petit pas pour Honor, un grand pas pour l’Humanité.
De la puissance pour tout faire au quotidien
Honor a fait le choix d’une plate-forme AMD pour son MagicBook 16. Sorti il y a quelque temps déjà, il n’avait pas eu droit à la génération 6000. C’est donc un Ryzen 5, 5600H cadencé à 3.3 GHz, qu’on trouve aux commandes avec une partie graphique intégrée. Un processeur de milieu de gamme à six cœurs, et 12 threads, qui peut être configuré pour consommer entre 35 et 54 W par les partenaires d’AMD. En l’occurrence, lors de nos tests, nous avons mesuré des pics de consommation à presque 65 W pour l’ensemble de la machine, il est possible que Honor ait choisi de laisser les coudées franches à son Ryzen 5. Un choix qui n’est pas forcément mauvais, le MagicBook 16 n’est clairement pas un ultraportable et restera la plupart du temps branché au secteur.
D’ailleurs, nos différents benchs synthétiques de performances tendent à prouver que le MagicBook tient la route. Par rapport à neuf PC portables récents passés par le 01Lab, il se classe cinquième pour la partie CPU et quatrième pour la partie graphique. Il est donc très loin d’être ridicule. PCMark 10 lui accorde un score général de 6 002, ce qui permet au 01Lab d’annoncer qu’il est 10,6% plus performant que la moyenne de ses concurrents.
Son chipset graphique ne sauvera pas le monde, mais lui permet de faire plus que de la bureautique. Il obtient un score honnête (16,1% inférieur à la moyenne), mais assure qu’il pourra travailler à quelques tâches un peu plus conséquentes que du traitement de texte classique. Avec un peu de patience, on vient à bout de petits montages Full HD, voire 4K. En l’espèce, le SSD de 512 Go – une bonne capacité de stockage, pour ce prix, merci – n’est pas le problème en tout cas. Sans être des plus véloces, il affiche des débits en lecture/écriture aux alentours de 3 Go/s.
Si vous cherchez à trouver les limites du MagicBook 16, elles se trouvent comme souvent du côté des jeux. Vous pourrez toutefois vous faire un tout petit peu plaisir, en rognant sur les exigences.
Peut-on faire tourner Cyberpunk 2077 en rentrant le ventre ? La réponse est non, ou alors si vous êtes très patient ou pratiqué l’art contemplatif du diaporama vidéoludique… À 17,4 images par seconde, tout au minimum, désolé, ce n’est pas jouable. Même chose pour un Red Dead Redemption 2, qui aime étendre les horizons. Avec 18,2 images par seconde en moyenne, ne comptez pas jouer du six coups sur le MagicBook 16. Continuons. Pour Horizon Zero Dawn, si vous acceptez de réduire la voilure au maximum, vous pourrez obtenir une trentaine d’images par seconde… C’est chiche et pas vraiment confortable ! The Division 2, tout au ras du sol, flirte avec les 40 images par seconde. Ça devient jouable ! Et, bien entendu, aucun souci pour faire tourner un bon vieux Left 4 Dead, même à fond, un Dead Cells ou Door Kickers Action Squad, le ventilateur s’exprime un peu, évidemment. Mais les jeux tournent et il est possible d’envisager s’amuser un peu entre deux tableaux Excel.
On parlait un peu plus haut du ventilateur. Il est généralement plutôt discret. Quand vous surfez, travaillez dans un traitement de texte, ou retaillez quelques images, vous ne devriez pas trop l’entendre. La ventilation pourra toutefois se réveiller, parfois, sans qu’on sache trop pourquoi : comme quand vous téléchargez un gros fichier par exemple. Si on perd alors un peu en confort acoustique, on ne peut qu’apprécier que la température ne grimpe jamais trop haut. D’ailleurs, Honor ne fait pas semblant pour disperser la chaleur produite par la configuration de son MagicBook 16. Les deux gros ventilateurs travaillent de conserve avec deux caloducs et deux radiateurs. Nous avons relevé une température maximale de 37,5°C pour un bruit maximal de 40 dB. Tout cela respire le confort.
Une autonomie qui oublie d’être à la hauteur…
Si on ne retrouve pas grand-chose à redire en ce qui concerne la puissance, surtout pour le prix affiché, on est en revanche beaucoup plus chagrin face à l’autonomie affichée. On espérait que la dalle faiblement éclairée épargne au moins la batterie. Cela ne semble pas être le cas.
Nous soumettons les PC portables qui passent entre nos mains à deux tests d’autonomie. L’un, dit d’autonomie polyvalente, simule des usages du quotidien (Web, mail, vidéo, etc.) enchaînés jusqu’à ce que la batterie rende les armes. L’autre, en streaming vidéo, impose à l’appareil de streamer un même contenu en boucle jusqu’à ce que la batterie atteigne les 0% de charge.
Pour le premier, le MagicBook 16 est 15,3% moins endurant que les PC portables que nous avons testés au cours des 24 derniers mois. Avec seulement 6 h 50, contre 8 h 04 en autonomie polyvalente moyenne, on est loin de pouvoir vous assurer une journée de travail en utilisation loin d’une prise de courant. Voilà qui confirme que ce 16 pouces sera plus une machine sédentaire, qui pourra être déplacée à l’occasion.
L’autonomie en streaming vidéo n’est guère plus flamboyante. Elle est même moins bonne. Avec une autonomie de 5 h 43, contre une moyenne à 6 h 49, le MagicBook est 16,3% moins endurant que la moyenne de ses concurrents. Cela vous laisse le temps de regarder quelques épisodes lors d’un voyage en train, mais faites en sorte qu’ils ne soient pas trop longs…