Le management, principal frein à l’IA en France. Sauf chez Carrefour ?

Le management, principal frein à l’IA en France. Sauf chez Carrefour ?


En avant-première lors des Assises de la Data au ministère de l’Economie, et avant même la publication de l’étude, le BCG a livré les principaux enseignements de son étude consacrée à la data & IA et à la maturité des organisations dans le monde.

Le sujet de l’intelligence artificielle est dans tous les esprits en ce début d’année, même les plus réfractaires. Un regain d’intérêt – pour une thématique qui n’en manquait pas – alimenté par ChatGPT.

Un écart important entre ChatGPT et la réalité des entreprises

Mais au-delà du buzz, où se situent réellement les entreprises en termes d’adoption de ces technologies et des usages qu’elles permettent ? Sur l’échantillon de plus de 600 sociétés du top mondial, 12% se classent en haut de la montagne au statut d’AI Driven.

En revanche, 37% se situent encore en phase de découverte et 35% à l’échelon deux de la maturité, celui de la construction. « On a un écart assez important entre la réalité des technologies (…) et la réalité dans les entreprises. L’adoption (…) est encore limitée », commente Nicolas de Bellefonds, directeur associé senior et directeur monde de BCG X. AI.

Quant à la France, elle ne se positionne pas au premier rang des nations, observe par ailleurs l’étude. Ce n’est pourtant pas faute de disposer des talents de la Data et de l’intelligence artificielle – même s’ils y sont aussi très convoités par les employeurs, en particulier les startups et géants de la tech.

Pour Nicolas de Bellefonds, le « retard » français s’explique avant tout par deux leviers principaux que sont la stratégie et la conduite du changement. Il en vient donc à considérer que les entreprises françaises souffrent avant tout d’un frein managérial.

Outillage, IA responsable, gouvernance… La France se place à hauteur, voire parfois devant ses homologues étrangers. En revanche, « aujourd’hui, dans beaucoup d’entreprises, on est pas sûr que l’IA soit un vrai sujet ou de la direction à prendre », analyse le représentant du BCG.

La France pénalisée par la stratégie et le change

Investissements, priorités… Les dirigeants des grandes entreprises continuent de tâtonner et de s’interroger. Mais le sujet le plus « critique », c’est peut-être celui du change management cependant.

« De mon expérience, c’est le volet sur lequel nous sommes les plus mauvais. On perçoit l’intelligence artificielle comme un outil de plus à déployer, comme on déploierait la dernière version de SAP. » 

C’est une faute d’appréciation, juge le cadre du cabinet. Et il faut y remédier. Mais pas n’importe comment. « Il n’y a pas d’intelligence artificielle sans changement radical des manières de fonctionner et de décider dans une entreprise », souligne-t-il.

Au sein de Carrefour, cette conduite du changement est en cours, comme sont venus en témoigner Elodie Perthuisot, Directrice Executive E-Commerce, Data et Transformation Digitale, ainsi que Sébastien Rozanes, Global Chief Data & Analytics Officer.

La demande Data des métiers monte chez Carrefour

La réponse apportée par le distributeur repose notamment sur la création d’une Data Factory et d’un nouveau métier, celui de Data Translator. La transformation passe aussi par la formation et l’acculturation, des experts comme de chaque collaborateur. Et les résultats sont là, estiment ses représentants.

« Depuis un an, la vraie différence, c’est que tout le monde me demande de la data dans l’entreprise. Auparavant, il s’agissait plutôt d’expliquer à quoi cela allait pouvoir servir », réagit Elodie Perthuisot.

Elle l’explique par des produits Data utiles et utilisés. Cette adoption participe à l’acculturation et encourage de nouveaux usages. Pour déclencher ce mouvement, « il faut que ça marche et que cela se voit dans l’entreprise », prévient-elle.

Par ailleurs, « et même si c’est lent, nous avons fait bouger la culture. Cela participe à créer la demande », se félicite la dirigeante, qui met aussi en avant des usages concrets sur le retail media et le panier alternatif pour l’e-commerce.





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