La jeune société spécialisée dans les IA génératives devrait introduire GPT-4 dans le courant de l’année, et même très bientôt. Elle pourrait aussi lancer une application ChatGPT pour smartphone. Elle travaillerait également à faire en sorte que Dall-E, son générateur d’images, puisse générer des vidéos.
Et si Google perdait son titre de roi absolu des moteurs de recherche à cause de ChatGPT ? C’est le scénario improbable il y a encore quelques mois, qui s’impose maintenant de plus en plus à l’esprit. Selon le jeune média Semafor, ce n’est qu’une question de temps avant que Microsoft, dont l’ambition est d’intégrer ChatGPT à plusieurs de ses logiciels phares, ne glisse l’outil d’intelligence artificielle dans son propre moteur de recherche Bing.
Microsoft au premier plan ?
Mieux encore, le géant de Redmond aurait un accès anticipé et privilégié à la prochaine version de l’IA conversationnelle, qui repose sur GPT-4 – la quatrième itération de l’algorithme génératif – puisque GPT signifie Generative pre-trained transformer. Cela lui permettrait de répondre aux sollicitations des utilisateurs plus rapidement, c’est le premier avantage qui semble mis en avant, mais pas le seul. GPT-4 devrait également offrir plus de richesses, de détails et de nuances dans ses réponses, qui pourraient par ailleurs sonner encore plus comme émanant d’un humain.
Cette montée en puissance, couplée à l’intégration de cette nouvelle version dans Bing, pourrait relancer la compétition dans le petit monde de la recherche en ligne, qui est ultra dominé par Google depuis qu’il a supplanté Yahoo au début des années 2000.
Le rapprochement entre la jeune société OpenAI, derrière le développement de GPT, et de Microsoft est à la fois logique et stratégique. Le géant du logiciel a déjà investi plusieurs milliards de dollars dans la structure spécialisée dans l’IA, mais il a aussi fait en en sorte, en mai 2020, que ChatGPT puisse fonctionner sur ses serveurs et superordinateurs Azure. Autrement dit, Microsoft a offert à l’IA conversationnelle un accès à un des services de cloud les plus présents et performants au monde.
Or, l’optimisation des performances de ce genre d’IA dans le cloud va être un élément important de leur succès futur. Chaque requête a un coût (de quelques cents d’euro), et nécessite un effort de calcul important. Avoir un accès garanti à l’infrastructure Azure est en tout cas la garantie qu’OpenAI pourra continuer à faire évoluer son intelligence artificielle quand la concurrence peut rencontrer des problèmes pour accéder à ce genre de puissance de calcul. C’est d’ailleurs bien pour ça que Google est également en pointe dans ce domaine. L’inventeur des IA génératives bénéficie des données nécessaires à l’entraînement et des ordinateurs pour réaliser les calculs. Il a même développé des puces dédiées pour ce genre de tâches.
OpenAI profite en tout cas de son avance pour creuser la distance qui le sépare de ses concurrents. GPT-4, qui devrait être lancé cette année, voire « dans les prochaines semaines », glisse Semafor, est évidemment très attendu, et nourri de nombreux fantasmes sur sa taille et ses performances. En tout cas, on sait avec certitude qu’il progressera énormément. L’ouverture de ChatGPT au grand public étant déjà un moyen naturel de renforcer ses progrès, puisqu’elle fournit davantage de retours et donc de moyens à l’IA pour s’améliorer. La nouvelle version du modèle GPT-4 ne pourra que capitaliser sur cette lancée, avance Semafor.
Pour le glisser encore davantage dans notre quotidien, OpenAI serait en train de développer une application indépendante, qui pourrait être téléchargée et installée sur des smartphones, sans passer par son interface Web. Encore un moyen de renforcer la présence et les progrès de son outil. Encore un moyen d’asseoir sa domination, et peut-être même de trouver un modèle économique pour son IA, en offrant des abonnements avec son appli.
Source :
Semafor