Pour proposer un contenu pertinent et de qualité à ses utilisateurs, Artifact s’inspire du modèle algorithmique de TikTok.
Plus de quatre ans après avoir claqué la porte de Facebook, le duo Kevin Systrom et Mike Krieger repasse à l’action. Les deux co-fondateurs d’Instagram présentent un nouveau réseau social avec Artifact, contraction des termes articles, facts et artificial intelligence.
À mi-chemin entre TikTok, Google Reader et Twitter, l’application fait appel au machine learning pour proposer à ses utilisateurs un flux d’informations personnalisé, issues de grands sites de presse comme de plateformes plus confidentielles. À la première utilisation, Artifact s’ouvre sur un fil d’actualités populaires. Il suffit ensuite de sélectionner un article pour que l’application propose de nouveaux contenus similaires, un peu comme ce que fait TikTok le fait avec les vidéos « Pour toi ». Plus l’utilisateur consomme d’articles via Artifact, plus l’algorithme, basé sur le temps passé à lire un contenu plutôt que sur le nombre de clics et de réactions, s’améliore.
Selon la newsletter Platformer, en plus de ce flux personnalisé, Artifact teste deux autres fonctionnalités destinées à porter la dimension sociale du réseau : un flux d’articles postés et commentés par les utilisateurs suivis, et une messagerie privée permettant aux internautes d’échanger directement au sujet d’une actualité commune.
Impartialité partiale
Concernant la qualité des contenus, Systrom et Krieger sont clairs : Artifact intègrera de la presse de toutes opinions, de gauche comme de droite. Pour autant, il n’est pas question de succomber aux fausses informations. Le duo ne cache pas sa volonté de n’intégrer à son application que des éditeurs de confiance, sociétés de presse comme blogs, et se réserve le droit de supprimer tout post pris à divulguer de fausses nouvelles ou autres sujets complotistes.
On peut toutefois s’interroger sur les limites du système d’Artifact tel que présenté aujourd’hui. Chercher et vanter la neutralité à tout prix quand l’algorithme est fait pour abonder dans le sens des internautes laisse circonspect.
Phase de test et business model incertain
Toujours en cours de développement, Artifact est actuellement accessible sur invitation, sur Android et iOS. Tout le monde peut s’inscrire sur la liste d’attente à l’aide d’un numéro de téléphone valide pour accéder à la bêta privée.
On ne sait pas encore exactement quel modèle économique Systrom et Krieger ont prévu d’adopter pour leur nouveau projet. La publicité est évidemment envisagée, et les deux entrepreneurs n’excluent pas un système de partage de revenus entre l’application et les éditeurs agrégés. Une forme de partenariat donnant donnant, où les plates-formes de presse reverseraient une partie des revenus générés par le trafic en provenance d’Artifact.
Il faudra également attendre de voir comment Artifact parvient à se démarquer de concurrents déjà bien implantés dans le secteur de l’actualité personnalisée, comme Flipboard ou SmartNews.
Source :
Platformer