« En 2023, c’est la fin de l’accès aux sites pornographiques pour nos enfants » : Jean-Noël Barrot, le ministre délégué chargé du numérique, promet que la France va imposer un dispositif de certification de l’âge afin de bloquer l’accès aux sites Internet pornographiques pour les mineurs.
Les détails du dispositif seront présentés dans la semaine, mais tous les sites Internet pour adultes « devront s’y conformer sous peine de voir la diffusion interdite sur le territoire national », a expliqué, dimanche 5 février dans un entretien au Parisien, le ministre délégué. D’après lui, « la France sera le premier pays du monde à proposer une solution comme celle-là ». Sa mise en place est prévue « dès septembre ».
La certification de l’âge doit passer par une « attestation numérique » dont les détails techniques ne sont pas encore finalisés. Le but sera de préserver l’anonymat de l’internaute du point de vue des sites Internet. « Des opérateurs télécoms, qui disposent de l’âge de leurs clients, pourraient par exemple être dans la boucle », avance le quotidien.
« Cette solution technique sur laquelle nous travaillons pourra être utilisée pour faire respecter les limites d’âge qui existent dans notre droit, mais qui ne sont pas suffisamment respectées en ligne », a souligné M. Barrot.
La question de la protection des données personnelles
Actuellement, les sites pornographiques demandent à l’internaute de certifier son âge en entrant une date de naissance, ou même plus simplement en appuyant sur une case pour dire « Je suis majeur ».
Le Royaume-Uni tente lui aussi de mieux filtrer cet accès, avec son projet de loi sur la sécurité en ligne, en discussion au Parlement. Le gouvernement veut rendre obligatoire la mise en place d’une technologie fiable de vérification de l’âge, choisie par les sites Internet.
En Louisiane, un Etat du sud des Etats-Unis, une loi oblige depuis le 1er janvier à présenter une copie d’une pièce d’identité avant de pouvoir entrer sur les sites Internet ayant au moins un tiers de leur contenu qui est « préjudiciable aux mineurs ».
Si l’objectif de rendre plus difficile l’accès à la pornographie pour les mineurs est largement partagé, les divers projets de mise en place d’une vérification de l’âge dans le monde se sont heurtés à la question de la protection des données personnelles.