Les Etats-Unis font le forcing pour empêcher les entreprises chinoises de mettre la main sur des équipements avancés de production de composants électroniques. L’objectif est d’empêcher l’industrie des semiconducteurs d’avancer trop vite et de produire des puces en gravure fine qui alimenteront des projets civils et militaires pouvant mettre en danger les Etats-Unis à court, moyen ou long terme.
L’angle d’attaque est que ces technologies exploitent beaucoup de technologies d’origine nord-américaine sur lesquelles le gouvernement US peut exercer un droit d’accès.
Pour freiner l’intérêt grandissant de la Chine pour les puces électroniques, les Etats-Unis ont commencé à faire bloquer les exportations d’équipement de pointe vers la Chine, avec un certain succès puisque les gouvernements néerlandais et japonais seraient prêts à prendre des mesures de blocage.
Course contre la montre
En attendant que ces restrictions deviennent pleinement effectives, les entreprises chinoises seraient prêtes à tout pour acheter des équipements de production de wafers tant que c’est encore possible et en faisant profil bas.
Selon le site Digitimes, tout serait bon à prendre, nouveaux équipements ou produits plus anciens pour alimenter des lignes de production, disposer de pièces de rechange et trouver des moyens de graver plus fin malgré les difficultés d’approvisionnement et le blocage des ressources.
Des entreprises comme le plus grand fondeur chinois SMIC achèteraient tout ce qui leur passe sous la main, aidées par les fonds débloqués par le gouvernement chinois pour renforcer son industrie des semiconducteurs.
Freiner la Chine (presque) à tout prix
Même Huawei, confrontée à une surveillance particulière des Etats-Unis, serait en quête d’équipements de production de wafers pour monter un site avec SMIC. Il reste qu’il est très difficile de trouver des équipements permettant de graver en 14 nm ou plus bas et cela sera encore plus compliqué une fois que les gouvernements auront mis en place restrictions plus dures.
Si SMIC peut prétendre à produire des puces à la gravure relativement fine, d’autres acteurs s’appuient sur de noeuds plus matures. Pour eux, même des équipements anciens ou déclassés peuvent convenir pour maintenir les niveaux de production.
Cette quête effrénée devrait bénéficier à certains fabricants d’équipements n’entrant pas (ou pas encore) dans le périmètre des restrictions américaines mais la Chine restera en retrait des dernières innovations techniques dans les semiconducteurs pour quelques années encore.