Le 10 mars 2021, le campus d’OVHcloud à Strasbourg était le théâtre d’un incendie.
Le site était composé de deux parties, comprenant chacune deux datacenters. Sur la première, le datacenter SBG2 a été détruit. Quant à SBG1, il a perdu quatre salles serveur sur les douze qui le composaient.
Un coup dur pour le fournisseur cloud français, mais aussi pour ses clients, dont certains sont encore en procès contre OVHcloud. L’un d’entre eux, la SAS France Bati Courtage, vient d’ailleurs de remporter une première victoire face à son prestataire.
Des sauvegardes conservées au même endroit
Le tribunal de Commerce de Lille Métropole a imposé à OVH de verser à la société 100 000 euros. Elle réclamait toutefois 6,5 millions d’euros de réparations.
L’entreprise du bâtiment louait un serveur virtuel au sein de la plateforme cloud. En outre, elle avait souscrit une option complémentaire de sauvegarde automatisée de ses données auprès d’OVH. Cette fonctionnalité aurait dû garantir à la société la résilience de ses informations.
Il en est allé très différemment, et la société a mis en évidence une défaillance du prestataire cloud. Les données de sauvegarde ont en effet été détruites elles aussi durant l’incendie du datacenter strasbourgeois.
Le jugement du tribunal permet d’en comprendre le motif : « Les sauvegardes étaient stockées dans le même bâtiment que celui où se trouvait le serveur principal, intégralement détruit par l’incendie. »
OVH n’a pas respecté les modalités contractuelles
Les magistrats n’ont cependant pas retenu de faute lourde ou de graves manquements à la sécurité anti-incendie à l’encontre d’OVHcloud. Le tribunal lui reproche en revanche le non-respect du contrat de sauvegarde conclu avec son client.
Les modalités prévoyaient une sauvegarde physiquement isolée de l’infrastructure principale. En stockant les trois copies de sauvegarde au même endroit que le serveur principal, OVH a manqué à ses obligations contractuelles.
Pour l’acteur cloud français, c’est un premier dossier. D’autres se préparent. 140 entreprises se sont notamment réunies pour former un recours collectif. Le cabinet représentant les parties évalue le préjudice total à 10 millions d’euros.
OVHcloud se retranche derrière un « cas de force majeure » pour expliquer les pertes de données de ses clients. Les plaignants contestent cette ligne de défense, estimant que l’hébergeur n’a pas pris toutes les mesures nécessaires.
Pour leurs avocats, l’absence de système d’extinction et la conservation sur un même site des sauvegardes étayeraient cette thèse. Cette première décision du tribunal de Lille souligne en tout cas la possibilité pour les clients d’une option de sauvegarde à prétendre à une indemnisation.
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