Lundi 6 février, Google a dévoilé sa réponse à ChatGPT, le robot conversationnel qui fait sensation depuis quelques semaines avec ses textes imitant la syntaxe humaine. Le leader de la recherche en ligne a fait cette annonce surprise deux jours avant une conférence déjà prévue, mercredi, sur sa stratégie d’intelligence artificielle (IA). Coïncidence du calendrier, on apprenait quelques heures plus tard que le créateur de ChatGPT, OpenAI, donnerait ce mardi une conférence de presse pour expliquer son partenariat avec le géant du numérique et rival de Google, Microsoft…
Cette effervescence montre l’importance qu’accordent désormais les grandes entreprises du Web à l’IA. « C’est le début d’une course à l’armement, commente dans une note Dan Ives, analyste financier chez Wedbush Securities. Malgré les licenciements récents dans le secteur de la tech, nous nous attendons à voir des milliards de dollars investis dans l’industrie de l’intelligence artificielle au cours des douze à dix-huit prochains mois, pour rendre accessible le potentiel des technologies comme ChatGPT aux internautes et aux entreprises. »
Concrètement, Google a lancé lundi Bard, un robot conversationnel capable, comme ChatGPT, de répondre à des questions ou d’obéir à des consignes en produisant du texte. Celui-ci promet d’offrir des informations « actualisées » à partir du Web, contrairement à ChatGPT, dont la connaissance s’arrête en 2021. Mais Bard ne sera pas disponible en accès libre avant « quelques semaines », après une phase d’essai par des « testeurs de confiance ».
Se présenter comme pionnier
Google annonce toutefois déjà son intégration dans son puissant moteur de recherche : si un internaute demande à Google : « Entre le piano et la guitare, lequel est le plus facile à apprendre, et quel est le temps nécessaire à la pratique de chacun ? », il pourra lire quelques paragraphes de réponse produits par le robot, puis il retrouvera en dessous la liste de liens classique vers des pages Web.
Face à la petite société de San Francisco OpenAI, au cœur de l’écho médiatique autour de l’essor de l’intelligence artificielle ces derniers mois, Google s’attache à se présenter comme une entreprise pionnière dans le domaine. Bard se fonde sur LaMDA, un robot conversationnel développé en 2021, écrit-elle. Google rappelle aussi être à l’origine de Transformer, la technologie qui, en 2017, a lancé la nouvelle vague des grands modèles de langue comme GPT-3 d’OpenAI, sur lequel s’appuie ChatGPT.
Le groupe de Mountain View possède aussi son propre logiciel capable de générer des images à partir de texte, baptisé Imagen et concurrent de DALL-E d’OpenAI. Le géant de la recherche en ligne travaille depuis longtemps sur des pistes d’amélioration de son moteur grâce à l’IA, en y mêlant des conversations, des images ou des vidéos, ainsi que de la traduction. Enfin, Google rappelle avoir, dès 2014, racheté la pépite DeepMind, qui vient justement d’annoncer pour 2023 Sparrow… un autre robot conversationnel.
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