Avec tout juste 461 grammes sur la balance sans optique, l’EOS R8 de Canon cible un public qui cherche le rendu d’image des capteurs 24×36 mm dans un format compact. Version allégée du R6 Mark II, il offre la même qualité d’image et d’autofocus, mais à un tarif un peu plus accessible.
Canon lance aujourd’hui le petit frère de son puissant EOS R6 Mark II : l’EOS R8. Rien de péjoratif dans le titre de « petit frère », car c’est justement une de ses forces mise en avant par le constructeur japonais. Le boîtier nu équipé de se batterie et de sa carte mémoire ne pèse que 461 grammes ! Equipé du petit RF 50mm F1.8 STM (160g), il ne pèse alors que 621g : pas mal pour un capteur plein format 24×36 mm équipé d’un 50 mm f/1.8 !
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La filiation avec l’EOS R6 Mark II est électronique, le tout nouvel EOS R8 recevant à la fois le capteur 24,2 Mpix et le processeur d’image Digic X. Ni rétroéclairé, ni empilé, ce capteur reste cependant un petit bijou de rapidité de mise au point (Dual Pixel II) et de sensibilités dans les basses lumières (jusqu’à 102.400 ISO). En clair : si vous cherchez la même qualité d’image qu’un boîtier à 2899 € (sans optique évidemment !), vous pourrez en profiter dans un boîtier 1100 euros moins cher puisque l’EOS R8 s’affichera à 1799 € boîtier nu (lire en fin d’article). Un prix plus modéré qui implique, fort logiquement, des limitations techniques. Autant en matière de segmentation marketing (pourquoi lancer un boîtier moins cher et aussi bien ?!) que pour des raisons de coûts d’équipement.
Pas de stabilisation mécanique du capteur
La pièce manquante fondamentale est la stabilisation mécanique du capteur. Une absence qui s’explique, sur plusieurs plans. Du point de vue technique, la volonté de compacité et de réduction du poids de Canon oblige à faire des concessions. Cette stabilisation consiste, comme son nom l’indique, en un dispositif mécanique de composants qui occupent de l’espace. Et ajoutent, du point de vue du prix final, des lignes de dépenses (électroaimants de contrôle, cage de support du capteur, etc.). De plus, l’absence de cette stabilisation enlève à la « menace » qu’un boîtier si peu cher – par rapport à son grand frère ! – pourrait représenter.
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Cela étant, l’EOS R8 peut s’appuyer sur la stabilisation optique des optiques intégrant ce genre de dispositif. C’est-à-dire la plupart des zooms, mais aussi l’essentiel des focales fixes. En pointe sur la stabilisation optique, Canon intègre en effet massivement cette technologie : seules six de ses optiques sur les 33 disponibles en sont dépourvues. Ce qui ne veut pas dire qu’on n’y perde pas : même si l’électronique vient aider la stabilisation optique, dans les basses lumières, la stabilisation mécanique est un vrai plus (sinon Canon ne l’intègrerait pas dans le haut de gamme). Notamment en vidéo.
Viseur en retrait, autofocus et rafale performants
La lecture de la fiche technique permet de détecter rapidement un composant sur lequel Canon a économisé : le viseur. Avec une définition de seulement 2,36 Mpix, la dalle OLED est clairement dans les standards pré-2020. Mais devrait suffire à un public pas trop exigeant – et qui passe potentiellement beaucoup par l’écran. Un écran monté sur rotule et tactile, puisque l’appareil est très doué en vidéo (lire plus loin).
Un autre point technique attire l’œil, positivement cette fois : la vitesse en rafale. Avec jusqu’à 40 images par seconde et l’autofocus du R6 Mark II, le R8 a des atouts pour la photo de sport au téléobjectif – les optiques où la stabilisation optique compte bien plus que celle du capteur. Sensible dans les basses lumières jusqu’à -6,5 IL, capable de suivre aussi bien les différentes parties du corps des humains (œil, tête, etc.) que des animaux (oiseaux, chats, chiens et même chevaux) ou des véhicules (ajout de trains et avions par rapport aux premières générations limitées aux voitures et moto), l’EOS R8 en a sous la pédale. D’autant qu’il dispose d’un mode de pré-capture qui enregistre 0,5 s avant de presser le déclencheur (à 30 i/s soit 15 images RAW) pour éviter le rater le bon moment. La profondeur de rafale est décente, sans plus : 120 JPEG (3s) et 56 RAW ou 100 CRAW. Pour avoir une rafale « infinie », il faut passer en mode 6 i/s, ce qui est peu, mais peut dépanner. Pas de quoi en faire un boîtier sportif, mais il pourra permettre aux petits budgets de se faire la main. Avant de rêver d’un EOS R3 !
Vidéo 4K plein format
Voici un domaine dans lequel nous sommes ravis que Canon n’a pas fait de coupe : la vidéo. Point de recadrage qui sabote les focales grand-angles, pas de pixel binning qui dégrade la qualité d’image. Non, sans être une caméra de cinéma, l’EOS R8 n’en reste pas moins un appareil qui, comme l’EOS R6 Mark II, utilise tout son capteur pour la capture vidéo. Ce qui lui permet d’échantillonner sur 6K pour rendre ses vidéos 4K60P, garantissant ainsi une précision d’image supérieure à du simple échantillonnage 4K (plus l’appareil récupère de détail en captation, plus les fichiers finaux sont précis).
Outre ce mode 4K60P, le boîtier permet de faire des ralentis en Full HD (1080p180) et possède, comme en photo, un système de préenregistrement de 3 ou 5 secondes. Ainsi qu’une ribambelle d’options de cinéastes comme les zébras en fausses couleurs ou l’absence de limite de durée d’enregistrement. Le tout avec une prise microphone et une prise casque et une griffe flash avec connectique numérique pour les microphones modernes de Canon. Le tableau n’est évidemment pas parfait, la principale interrogation étant l’endurance de la batterie, un modèle bien plus petit que les traditionnelles de la série LPE6 qui équipent les EOS R6 Mark II. Point de sortie 6K sur enregistreur externe, ce genre d’options étant limitée aux boîtiers plus chers.
Connectivité complète
Si la prise HDMI n’est pas de taille standard (Mini HDMI), tout le reste est là. La connexion USB-C pour recharger en cas de perte de chargeur de batterie. Les prises casque et microphone comme on l’a vu, et même la télécommande filaire, prise toujours utile notamment dans les usages astrophotographiques ou dans les cas de l’utilisation d’une poignée de commande en vidéo. Côté sans fil, l’appareil gère le Wi-FI et le Bluetooth. Quant au côté filaire, outre sa certification « Made for iPhone » qui permet de vider les photos bien plus vite qu’en Bluetooth, l’appareil gère aussi le protocole de capture vidéo UVC/UAC. Qui lui permet d’être reconnu comme une webcam par un PC sans avoir à installer le moindre pilote. Ce qui pourrait plaire aux streamers et autres YouTubers. Mais qui va aussi vous permettre de rentabiliser l’appareil en profitant de la meilleure webcam de vos vidéoconférences !
Nouvelle optique ultracompacte
Avec ses dimensions très compactes pour un boîtier plein format, l’EOS R8 a poussé Canon à développer une optique qui sied à ce petit gabarit. Et les ingénieurs opticiens du géant japonais ont accouché du RF24-50 mm f/4.5-6.3 IS STM. Un nom à rallonge qui se décode ainsi : une optique RF dont la plage optique va du 24 mm au 50 mm. Avec un diaphragme qui ouvre entre f/4.5-6.3 avec une stabilisation optique et un moteur de mise au point pas à pas silencieux adapté à la vidéo.
Le facteur de zoom est modéré (un simple x2) et les ouvertures modestes – on repassera pour les arrière-plans flous intenses. Mais conformément aux optiques modernes de Canon, le pouvoir de résolution doit largement être au-dessus des 24 Mpix du capteur – comprendre que l’optique devrait être très précise et offrir des images très détaillées. Côté stabilisation, Canon promet 4,5 vitesses avec un boîtier non stabilisé comme le R8. Et jusqu’à 7 vitesses avec les appareils avec la stabilisation du capteur (dite IBIS pour « in body image stabilizer »).
Le Canon EOS R8 sera disponible à la fin du mois d’avril prochain en deux versions dans un premier temps :
- EOS R8 boîtier nu à 1799 €
- EOS R8 + RF24-50 mm f/4.5-6.3 IS STM à 1999 €
L’optique RF24-50 mm f/4.5-6.3 IS STM seule sera lancée à 399 €, ce qui la rend attractive dans le kit.