Deux entreprises françaises sur dix font de la data un levier de transformation. C’est une des conclusions de l’étude menée par Opendatasoft et Odoxa. Le rôle stratégique de la data est donc encore loin de faire l’unanimité.
C’est aussi ce que constate le BCG en matière d’intelligence artificielle. Les multinationales françaises pâtissent dans ce domaine d’une faiblesse managériale. Absence ou carence stratégique et conduite du changement pénalisent les entreprises tricolores.
La data pour connecter un marché éclaté
Le transporteur et logisticien Geodis semble avoir franchi l’étape de la prise de conscience. Dès 2021, l’entreprise soulignait l’importance de la data dans les activités d’un marché atomisé et massivement sous-traité.
« La data est donc pour nous, dans ce contexte, un moyen d’optimisation primordial pour gagner en efficience », justifiait son chief data & digital strategy officer (CDO) d’alors, Benoît Tiers. Pierre Lenclud, l’actuel chief data officer de Geodis, défend à son tour la nécessité d’une « transformation par la donnée ».
Le CDO souligne ainsi que « l’écosystème du transport et de la logistique connaît un pic dans le volume des interactions ». Pour s’adapter à cette réalité de marché et soutenir la croissance (+ 28 % entre 2020 et 2021), Geodis entend mettre l’accent sur la transformation digitale.
« Les données joueront un rôle décisif dans la réalisation de ces ambitions » en matière de développement et d’innovation en continu, considère Pierre Lenclud. Le patron de la data insiste sur la fonction des données comme levier concurrentiel.
« Exploiter toutes nos données pour mieux comprendre notre écosystème et notre marché sera essentiel pour permettre à nos équipes de saisir de nouvelles opportunités dans un environnement concurrentiel difficile. »
Geodis doit tirer le plein potentiel de ses données
Dans ce contexte, et face à l’émergence d’acteurs 100 % digitaux, Geodis veut notamment repenser ses liens avec ses partenaires. Et cela suppose de concevoir « un écosystème plus ouvert », donc des partages de données.
Geodis, dont les activités couvrent toute la chaîne logistique, sous-exploite aujourd’hui son patrimoine. « Nous disposons d’une énorme quantité de données qui peuvent et doivent être utilisées pour construire des décisions intelligentes et améliorer les interactions et l’expérience client », promeut le CDO.
La mission du chief data officier consistera donc à aider Geodis à tirer profit « du plein potentiel de ses données ». C’est aussi fournir aux métiers « les moyens de les exploiter pour appuyer la prise de décision ».
Le premier obstacle à la transformation : la culture
La réalisation de ces ambitions passe d’abord « par la mise en place des fondations de la donnée », définit Pierre Lenclud. Il s’agit du cadre de gouvernance et de gestion des données, un chantier mené avec l’aide de Capgemini Invent. Ce n’est pas la seule brique fondamentale néanmoins.
Le chief data officer identifie un défi principal à la data transformation du groupe : l’installation d’une véritable culture des données, ou « data culture ». « C’est un changement de paradigme que tout le monde dans le groupe doit saisir », juge-t-il.
Pour influer sur cette culture, des actions de sensibilisation sont menées progressivement. Elles visent notamment à expliquer « la manière dont les données sous-tendent et orientent les activités de chacun ».
Le changement culturel prend du temps, reconnaissait lors des Assises de la Data Elodie Perthuisot, directrice exécutive e-commerce, data et transformation digitale. Et le succès de certains cas d’usage emblématiques, comme le retail media, a largement contribué à faire progresser cette culture. A Geodis et son CDO de faire émerger de tels cas d’usage.
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