L’un des avenirs pour ne plus avoir à recourir aux énergies fossiles et assurer la transition énergétique pourrait passer par l’hydrogène. Des moteurs avec pile à combustible sont en cours de développement pour tous les modes de transports, du train à l’avion en passant par la voiture avec l’espoir d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre du secteur du transport afin de limiter les effets du réchauffement climatique.
Pendant que les innovations se préparent dans les laboratoires, la question de la production d’hydrogène en grands volumes se pose. Et pour que cette ressource soit pleinement intégrable dans les stratégies vertes, il faudra aussi que sa production ne soit pas polluante.
Toutefois, produire de l’hydrogène avec les seules énergies renouvelables ne permettra pas d’atteindre les objectifs de production pour faire sortir l’hydrogène d’un marché de niche.
Le nucléaire vu comme une énergie bas carbone
D’où la proposition de la France auprès de la Commission européenne de classer l’hydrogène produit en partie par énergie nucléaire comme un produit vert afin de capter une partie des subventions destinées à la production d’hydrogène bas carbone.
Si l’Allemagne et l’Espagne s’opposent à cette proposition et ne veulent voir comme vert que l’hydrogène produit uniquement par des énergies renouvelables, Bruxelles a toutefois été sensible aux arguments français et propose de nouvelles définitions de ce qui est entendu comme hydrogène vert.
Cela peut être une infrastructure totalement ou fortement reliée à une source de production d’électricité renouvelable ou bien si elle fonctionne selon les mêmes modes qu’une source d’électricité renouvelable régionale.
Enfin, l’hydrogène pourra être classé vert s’il utilise un réseau fortement décarboné et n’émettant pas plus de 18 grammes équivalent CO2 / mégajoule, dont La Tribune indique que ce critère est rempli par la Suède et n’est pas loin dans le cas de la France (19,6 g / megajoule en 2020).
L’hydrogène vert doit-il être purement issu d’énergies renouvelables ?
C’est via cette condition que l’hydrogène produit en partie par le nucléaire pourrait être classé vert. La France voudrait ainsi mettre sur un pied d’égalité hydrogène renouvelable et hydrogène bas carbone, ce que plusieurs Etats membres considèrent comme une trahison de l’esprit de la stratégie hydrogène européenne.
Pourtant, indique encore La Tribune, des ONG s’inquiètent déjà de la place de la production d’hydrogène vert dans les capacités des énergies renouvelables et le risque de devoir recourir au gaz et au charbon pour compenser d’autres usages.
Faire entrer le nucléaire dans la boucle de production permettrait d’éviter cet écueil et de mieux lutter face aux avancées d’autres pays comme les Etats-Unis et leurs investissements massifs.
De quoi relancer le débat sur l’usage à long terme du nucléaire et son utilité pour contribuer à réduire l’effet du réchauffement climatique en contribuer à diminuer les émissions de gaz à effet de serre, CO2 en tête.