Cinq géants de la Silicon Valley ont été assignés mercredi 15 février à produire des documents sur leur modération de contenus par des élus républicains souhaitant déterminer s’ils ont agi de concert avec le gouvernement pour restreindre la liberté d’expression des conservateurs, une théorie du complot non avérée.
La commission judiciaire de la Chambre des représentants, à majorité républicaine, a exigé aux PDG de Google, Amazon, Apple, Meta et Microsoft de produire de nombreux documents, dont des communications avec la Maison Blanche liées à la modération des contenus, d’ici mars.
La commission « a essayé à plusieurs reprises d’engager le dialogue avec les cinq entreprises depuis décembre dernier. Malheureusement, ces sociétés n’ont pas répondu de façon adéquate à nos requêtes », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
« Le Congrès a un rôle important à jouer dans la protection et la promotion des principes fondamentaux de la liberté d’expression, notamment en examinant la manière dont des acteurs privés agissent en lien avec le gouvernement pour supprimer les discours protégés par le premier amendement [de la Constitution américaine qui garantit la liberté d’expression] », ajoute-t-elle.
Le précédent Twitter
Microsoft et Meta ont affirmé de leur côté avoir déjà fourni les documents exigés et coopérer avec la commission dans des communiqués. Ce combat est mené notamment par l’élu républicain Jim Jordan, fidèle lieutenant de l’ex-président Donald Trump, à la tête de la commission judiciaire.
La commission des enquêtes de la Chambre a interrogé la semaine dernière des responsables de Twitter sur la décision de l’entreprise, annulée en 2021, de limiter la propagation d’un article du New York Post qui critiquait le fils du président démocrate, Hunter Biden.
Les élus de la droite dure voulaient établir que les réseaux sociaux ont fait preuve de censure sous la pression des démocrates, mais ils n’ont obtenu aucune preuve allant dans leur sens, les témoins faisant état, à l’inverse, de pressions républicaines pour supprimer certains contenus.
L’administration Trump avait ainsi poussé pour que Twitter supprime une publication insultante de la mannequin Chrissy Teigen, selon les responsables du réseau social.