Les signaux d’alerte sur le réchauffement climatique sont de plus en plus forts et les efforts sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre sont présentés comme une priorité mais cela n’empêche pas le monde de réclamer toujours plus de pétrole.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande en pétrole va atteindre un niveau record en 2023 et dépasser le seuil des 100 millions de barils de pétrole par jour, après l’effondrement durant la pandémie qui avait fait chuter la demande à 90 millions de barils.
Sur un an, la croissance sera autour de 2 millions de barils de pétrole, en hausse par rapport aux prévisions et dépassant les niveaux d’avant pandémie. Les principales causes attribuées sont la reprise économique en Chine après l’abandon de la stratégie zéro Covid et la production de kérosène pour appuyer la relance du trafic aérien au sortir de la pandémie.
Effet d’inertie
Pendant que la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et le développement des énergies renouvelables tentent difficilement de devenir des priorités dans les agendas politiques, la dépendance aux énergies fossiles reste très forte et les premières baisses de consommation ne sont pas attendues avant 2025, selon les cabinets d’étude.
L’effet d’inertie reste important pour la consommation de pétrole malgré les conférences se suivant les unes derrière les autres pour alerter sur l’urgence climatique et la nécessité de changer les habitudes.
Les voeux pieux du changement des habitudes
La récente conférence COP 27 a encore montré qu’entre la volonté et la pratique de réduction des émissions de GES, il y a un écart dont personne ne veut prendre la responsabilité tant les implications sont profondes.
Mais les projections concernant le changement climatique tablent désormais sur une augmentation largement au-dessus de +2 degrés Celsius des Accords de Paris de 2015 pour les températures moyennes à la surface du globe, ce qui ne permettra pas d’échapper à des phénomènes météorologiques de très grande ampleur et répétés.
La question n’est plus d’éviter ou de limiter les effets du réchauffement climatique mais bien de tenter de réduire la casse face aux événements qui se déclencheront selon les régions du monde : incendies géants, sécheresse, inondations, hausse du niveau de la mer, perte de biodiversité…