Apple a un laboratoire secret pour changer le monde

Apple aurait, lui aussi, son laboratoire de R&D top secret.


Comme tous les géants de la tech, Apple mise beaucoup sur la R&D. Mark Gurman a dévoilé récemment l’existence d’une unité secrète tournée vers la recherche et le développement au long cours, dotée de moyens quasi illimités.

A en croire un célèbre professeur d’archéologie, « un X n’a jamais, jamais marqué l’emplacement [d’un trésor] ». Néanmoins X, le laboratoire presque secret de Google, a été le commencement de nombreux grands projets qui ambitionnent de changer le monde un peu ou beaucoup. On se souvient des Google Glass, bien entendu, mais aussi de Loon, les ballons stratosphériques qui ont pour ambition de connecter à Internet les contrées les plus reculées du monde… Voilà qui en impose et dore joliment le blason d’une société qui part ailleurs a fait l’essentiel de sa fortune de vos données et de la publicité qui vous est soumise en ligne.

Selon Mark Gurman, journaliste de Bloomberg, Apple aurait lui aussi son X, un laboratoire secret pour développer des inventions d’un autre genre, mais qui pourraient tout aussi bien changer la vie de nombreux utilisateurs. Baptisé Exploratory Design Group, ou XDG, pour faire plus court, ce laboratoire, qui a été fondé alors que Steve Jobs était encore à la tête d’Apple, travaille sur des projets au long cours. Il a été dirigé pendant longtemps par Bill Athas, un des rares engineering fellow d’Apple, mort en fin d’année dernière. Le discret dirigeant était considéré par Steve Jobs et Tim Cook comme un des ingénieurs les plus brillants de la société. L’équipe dépend du groupe Hardware Technologies, dirigé par Johny Srouji, et travaille dans un bâtiment situé sur la Tantau Avenue, qui borde le flanc Est de l’Apple Park. Depuis la mort de son patron, l’équipe est dirigée par d’anciens lieutenants de Bill Athas.

Détail intéressant, Mark Gurman explique que l’Exploratory Design Group fonctionne comme une start-up au sein d’Apple, avec un effectif compact d’une centaine de personnes seulement, ce qui est peu si on le compare au plus de mille salariés du Technology Development Group, qui ont été alloués au développement du casque de réalité mixte, qu’Apple pourrait annoncer en juin prochain.

Une petite révolution pour les diabétiques

Un des chantiers les plus avancés du XDG est un système qui permettrait de mesurer le taux de glycémie d’un utilisateur sans avoir à prélever une goutte de sang. Ce grand œuvre, appelé sobrement E5, en interne, aurait franchi des étapes décisives récemment. Plutôt que de prélever un peu de sang, Apple utiliserait une puce photonique et recourrait à la spectroscopie d’absorption optique. En utilisant des lasers projetés dans une zone sous cutanée, au niveau du poignet et depuis une Watch, par exemple, il serait ainsi possible de mesurer la concentration de glucose, grâce à un algorithme spécialement conçu.

Au vu des progrès réalisés, Apple penserait pouvoir intégrer son capteur dans sa montre connectée dans un futur plus ou moins proche. L’ajout de cette fonction permettrait au géant américain d’asseoir encore plus sa Watch comme un rouage essentiel du suivi de la santé de ses utilisateurs. En tout cas, si le procédé est viable et validé par les autorités de santé nationales, ce pourrait être un grand changement dans la vie des diabétiques qui doivent mesurer leur glycémie régulièrement.

Une petite équipe pour un grand futur

Néanmoins, ce projet ne serait pas le seul sur lequel travaillerait l’équipe du XDG, abonnée au labeur au long cours. Ainsi, selon Mark Gurman, le laboratoire secret d’Apple travaillerait sur une grande variété de sujets : une nouvelle génération d’écran, l’intelligence artificielle ou encore des fonctions pour des casques de réalité virtuelle ou augmentée.

A l’origine, l’équipe menée par Bill Athas se serait penchée sur des processeurs basse consommation, avance le journaliste de Bloomberg. Les performances par Watt des puces Apple Silicon (séries A et M) semblent prouver que le travail a été mené à bien. Mais les équipes de feu Bill Athas poursuivraient également un travail de fond sur « des batteries de nouvelle génération ». Un projet qui est toujours en cours, lui.

Si les effectifs sont relativement restreints, le XDG aurait, en revanche, accès à de « vastes moyens financiers et à une grande liberté pour explorer un nombre illimité d’idées ». Mieux, afin de s’assurer que les recherches échappent à tout contrainte de calendrier, les membres du laboratoire d’Apple auraient pour consigne de travailler sur des projets jusqu’à ce qu’ils arrivent à « déterminer si une idée est réalisable ou non ». Le journaliste de Bloomberg explique que, pour autant, ces recherches ne sont pas coupées des réalités et que nombre de leurs fruits ont déjà pris place dans les produits d’Apple, que ce soit dans les iPhone, les iPad ou même les Mac.

Le secret au secret

Quoi qu’il en soit, il est intéressant de voir émerger l’existence de ce laboratoire « encore plus secret que celui de Google ». Il ne faisait aucun doute qu’Apple investit massivement dans la R&D, son budget pour le seul premier trimestre fiscal 2023 a été d’un peu plus de 7,7 milliards de dollars, en progression par rapport aux 6,3 milliards de dollars pour le même trimestre un an plus tôt.
Néanmoins, savoir qu’Apple a créé une sorte d’unité dédiée à la recherche donne davantage de corps à la vision et à l’ambition du groupe. Un laboratoire secret qui travaille à défricher le futur… dans le plus grand secret. Car, apparemment, même avec si peu d’effectifs et même dans une division spéciale, le culte du secret cher à Apple est de mise. Ainsi, chaque équipe travaillant sur un projet serait silotée et séparée des autres – avec interdiction faite aux ingénieurs de discuter de leur travail avec leurs collègues… Le prix à payer pour faire partie du futur, semble-t-il. Car, c’est bien de cela qu’il s’agit. Sous le soleil de Californie, dans un bâtiment niché dans un coin de l’Apple Park et donnant sur la Tantau Avenue, à quelques pas du vaisseau spatial qui sert de quartier général à Apple, c’est le futur des produits du géant de Cupertino qu’inventent ces chercheurs… L’histoire ne dit pas si un drapeau pirate flotte sur le bâtiment.

Source :

Bloomberg



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