Après un vol inaugural réussi en juillet 2022, le premier vol commercial du nouveau lanceur léger européen Vega C s’est soldé par un échec en décembre. À la suite du décollage depuis le port spatial européen de Kourou en Guyane et la séparation du premier étage P120C (le booster d’Ariane 6), une anomalie au niveau du deuxième étage Zefiro 40 a entraîné la perte de la mission.
La mission VV22 (22e vol d’un lanceur Vega) devait placer sur une orbite la paire de satellites Pléiades Neo 5 et 6 d’observation de la Terre pour le compte d’Airbus Defence and Space. Ces satellites perdus devaient permettre d’imager des points du globe plusieurs fois par jour, avec une résolution de 30 cm.
L’échec a été douloureux pour l’Agence spatiale européenne (ESA), dans le contexte d’une âpre concurrence avec SpaceX notamment, le retard pris avec Ariane 6, le retrait d’Ariane 5 pour cette année et alors que les lanceurs russes Soyouz ne peuvent plus être utilisés.
Une pièce produite en Ukraine n’a pas résisté aux contraintes
Aujourd’hui, l’ESA communique sur les conclusions de la Commission d’enquête indépendante concernant la perte de la mission Vega C VV22. Les premiers éléments aiguillaient vers une détérioration graduelle de la tuyère du Zefiro 40.
» La Commission a confirmé que la cause était une sur-érosion thermomécanique inattendue du composite carbone/carbone constituant l’insert du col de tuyère, acheté par Avio (ndlr : maître d’œuvre italien des lanceurs Vega) en Ukraine. «
Un défaut d’homogénéité du matériau utilisé pour la pièce est pointé du doigt. Ce matériau composite spécifique est désormais interdit de vol, mais la conception du Zefiro 40 n’est pas remise en cause. Une solution est un autre matériau carbone/carbone pour les prochains cols de tuyères du Zefiro 40. Avio va se tourner vers ArianeGroup, comme par le passé.
Retour de Vega C vers fin 2023
Arianespace dispose encore de deux lanceurs Vega restants (la version précédente et moins musclée de Vega C) et va y réaffecter une mission pour un lancement avant la fin de l’été prochain. De quoi aider un peu à boucher les trous d’accès européen à l’espace.
Le lanceur Vega s’appuie sur un propulseur Zefiro 23 comme deuxième étage et non Zefiro 40. Le troisième étage Zefiro 9 est par contre commun à Vega et Vega C (C pour consolidation).
La Commission d’enquête indépendante a identifié les causes de la perte de #VV22. Un groupe de travail dirigé par l’ESA et Arianespace suivra attentivement la mise en œuvre des actions par Avio afin de garantir la fiabilité du retour en vol de #VegaC ? https://t.co/MIIKDd2sEZ
— ESA France (@ESA_fr) March 3, 2023
Pour le lanceur Vega-C, le retour sur le pas de tir dans l’optique d’un lancement est espéré vers la fin de cette année.