Parmi les projets fous d’Elon Musk, il y a l’entreprise Neuralink et son projet de développer une interface directe entre le cerveau humain et la machine. Cette évolution sera peut-être nécessaire pour gérer les énormes quantités d’informations des systèmes informatiques et, peut-être à plus long terme, transférer ses pensées dans une machine.
Avant cela, Neuralink veut créer des implants qui permettront à des personnes handicapées de retrouver des fonctions telles que la vue ou la motricité. Cet espoir est un argument fort pour aller le plus vite possible, sachant que d’autres entreprises ont un peu d’avance en matière d’implants.
Mais pour pouvoir passer des tests sur animaux aux essais sur l’humain, il faut un accord de la FDA (Food and Drug Administration)…qui ne vient pas. L’agence Reuters indique ainsi que la demande de Neuralink formulée en 2022 pour réaliser des essais cliniques sur l’homme a été rejetée, un certain nombre d’éléments devant être corrigés ou explicités avant.
Trop ambitieux, trop vite ?
Depuis, l’entreprise travaille toujours sur les problématiques relevées par la FDA mais Reuters souligne que, contrairement aux déclarations d’Elon Musk concernant la mise en place des essais cliniques d’ici quelques mois, une résolution rapide des problèmes à corriger semble être hors de portée, en tous les cas pas pour le printemps 2023.
Neuralink pourrait finir par obtenir cet agrément de la FDA mais il faudra d’abord apporter des réponses sur certaines questions comme les conséquences de l’utilisation d’un dispositif implanté doté d’une batterie Li-ion ou le comportement des câbles miniatures dans le cerveau.
Toute la question reste de savoir si cela interviendra suffisamment tôt pour ne pas se laisser distancer par les startups concurrentes et si le jeu en vaudra encore la chandelle (et surtout les investissements).
L’un des problèmes de Neuralink est que les objectifs sont à la fois très ambitieux par leur portée et par les délais courts imposés. Elon Musk n’a jamais caché que la vitesse d’exécution par rapport à ses concurrents était l’un de ses principaux atouts mais dans le domaine de la santé, cela reste difficile à concilier par rapport à d’autres impératifs.
Le cerveau n’est pas un jouet
De son côté, la FDA ne peut pas donner son feu vert sans certaines conditions préalables, même en essayant d’accélérer le processus d’approbation. Toujours d’après Reuters, Neuralink avait l’espoir d’obtenir l’accord de l’autorité vers le 7 mars 2023 mais ce scénario semble peu crédible et aucune validation à court terme pour mener des essais cliniques n’est en vue.
Et ce d’autant plus que d’autres problèmes ont émergé depuis à propos de la tenue des expérimentations sur les animaux. En voulant aller vite, les protocoles ont pu être bâclés et conduire à la mort de plus d’animaux de test que nécessaire.
Face à la précipitation d’Elon Musk pour obtenir des résultats et pour gérer Neuralink comme Tesla, certains anciens employés font remarquer que « c’est le cerveau d’une personne, ce n’est pas un jouet » qui est en jeu et n’est pas manipulable à volonté comme pourrait l’être une voiture électrique.