Image : Agdatahub.
John Deere, multinationale des engins agricoles, a bien compris le potentiel des données pour ses activités et ses revenus. Comme H&M et BMW, l’entreprise s’est hissée au rang de « digital incumbent » selon Boston Consulting Group (BCG).
« Ces entreprises ont en commun d’avoir pris l’intelligence artificielle comme moteur de leur transformation et l’ont utilisée pour revoir plusieurs de leurs offres ou de leurs processus », soulignait Nicolas de Bellefonds lors des Assises de la Data 2023.
La data au service de la répartition de la valeur
Filières agricole et agroalimentaire se sont plus largement emparées de ces sujets dans des secteurs où les géants font la loi. Les exploitations agricoles, qui collectent elles aussi de plus en plus de données, pâtissent d’un rapport de force a priori défavorable.
L’ambition initiale d’API-AGRO était justement de leur redonner du pouvoir et de la maîtrise sur leurs données, via une plateforme d’échanges. De cette volonté est née Agdatahub, une plateforme française intermédiaire de données agricoles. A l’occasion de la dernière édition du salon de l’agriculture, la société a annoncé une seconde levée de fonds. D’un montant de 4,8 millions d’euros, l’opération fait intervenir investisseurs historiques et nouveaux entrants.
Agdatahub compte désormais parmi ses actionnaires Avril, InVivo, IN Groupe, Capgemini et la Banque des Territoires – pour le compte de l’Etat cette fois, dans le cadre de France 2030 Territoires d’innovation. Ces financements doivent concrétiser le projet de départ, à savoir interconnecter 380 000 exploitations agricoles avec leurs 85 000 partenaires en France. Cette interconnexion s’opère au travers d’une plateforme d’échange de données basée sur un moteur de consentements.
Structurer la circulation des données de la ferme à la table
Agdatahub résume ainsi sa vision : « structurer la circulation des données agricoles, de la ferme à la table ». L’entreprise estime essentielle cette démarche « pour renforcer la confiance entre les producteurs et les consommateurs ».
« Agdatahub apporte aux filières les clés pour une transformation numérique et agroécologique du secteur agricole, en faveur de la durabilité et de la souveraineté numérique et alimentaire de la France », revendique encore l’acteur technologique.
Pour atteindre ces objectifs et développer la massification des usages des données, il dispose de deux solutions. La première, Agritrust, combine identité numérique et gestion du consentement. Celle-ci est associée à API-AGRO, la plateforme d’échanges de données. L’application est présentée comme tiers de confiance entre détenteurs et utilisateurs des données agricoles. Lancée en 2019, API-AGRO compte « plus de 2 000 inscrits » à ses formules d’abonnement.
Fondé en France, Agdatahub développe cependant des ambitions européennes. Sa croissance s’inscrit dans le cadre du plan de l’UE pour faire émerger des espaces de données sectoriels, dont Catena-X dans l’automobile. Dans l’agriculture, la donnée et son partage doivent permettre une meilleure répartition de la valeur et un moyen pour les agriculteurs de récupérer des compléments de revenus, défend Sébastien Picardat, le directeur général de Agdatahub.
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