Pendant que Samsung et TSMC ont commencé à proposer de la gravure en 3 nm, le géant Intel produit toujours ses processeurs en 10 nm (Alder Lake, Raptor Lake), en attendant de basculer cette année vers la gravure en 7 nm avec la génération Meteor Lake.
Sous l’impulsion de son CEO Pat Gelsinger, la firme de Santa Clara s’est recentrée sur son coeur d’activité et entend revenir dans la course aux processeurs gravés le plus finement possible.
Elle a produit plusieurs roadmaps dans lesquelles elle fait mention de procédés Intel 20A et Intel 18A qui lui permettront de descendre à une finesse de gravure en 2 nm puis 1,8 nm dès 2024 à 2025.
La gravure en 2 nm dès 2024 chez Intel ?
Longtemps bloquée au 14 nm, Intel s’est fait distancer dans la course à la finesse de gravure mais compte refaire rapidement son retard. Et la firme aurait dès à présent finalisé le développement de ses niveaux de gravure les plus fins, à savoir les fameux Intel 20A et Intel 18A.
Il reste encore à transcrire ces avancées en procédés industriels mais le calendrier officiel table sur le premier semestre 2024 pour le procédé Intel 20A et le second semestre de la même année pour Intel 18A.
Le secret de ces noeuds plus fins repose sur l’utilisation de nouveaux transistors baptisés RibbonFET dérivés de la technologie GAA (Gate All Around) et qui pourront être utilisés aussi bien pour les propres besoins d’Intel que pour ceux de son service de fonderie IFS destiné à d’autres entreprises.
Stratégie à risque
En promettant l’arrivée de la gravure en 2 nm dès 2024, Intel peut espérer prendre de court les autres fondeurs qui préparent un lancement de leur propre procédé de gravure plutôt vers 2025.
L’accès aux équipements de lithogravure avancée de la firme néerlandaise ASML est déterminant et Intel a investi en amont dans l’entreprise pour s’assurer la fourniture des machines.
Intel traverse actuellement une mauvaise passe du fait de la baisse des ventes d’ordinateurs (et donc de processeurs) dans la période d’après-pandémie. L’année 2023 devrait rester fade mais il existe des espoirs de reprise légère à partir de 2024 et au-delà.
Le groupe aura absolument besoin de cette croissance pour amortir les énormes investissements engagés dans le développement des techniques de gravure plus fines mais cela pourrait lui redonner un temps d’avance sur son concurrent AMD qui a largement fait usage des techniques de gravure fine de TSMC dans ses générations récentes de processeurs, en exploitant la technologie des chiplets.
Dans le même temps, la firme est en train de fermer toutes les activités de diversification lancées par les prédécesseurs de Pat Gelsinger et qui n’ont pas réussi à décoller rapidement.