Alors qu’Apple et Android – grâce à la dernière plateforme Qualcomm – ont désormais les puces et antennes pour communiquer avec les satellites, les industriels comme SpaceX se mettent en branle. Ce dernier prévoyant de tester les appels satellitaires via sa filiale Starlink dans le courant de l’année.
Le monde des télécoms a les yeux rivés vers l’espace : après qu’Apple et Qualcomm ont annoncé leurs solution de télécommunication de smartphones vers les satellites, voici que le champion des constellations, l’américain Starlink, entre dans la danse. Lors d’une conférence donnée à l’occasion du salon spatial « Satellite 2023 », le vice-président de SpaceX Jonathan Hofeller a annoncé que SpaceX se prépare à « commencer les tests » de son système de communication satellite-vers-mobile « dans le courant de l’année ».
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À l’état de rumeurs il y a seulement 18 mois, les communications des smartphones via les satellites sont devenu une réalité lors de l’annonce des iPhone 14 Pro en septembre 2022 dernier. Avant de connaître une seconde accélération lors du CES, où Qualcomm a indiqué la compatibilité de sa plateforme Snapdragon 8 Gen 2 avec la constellation Iridium. L’annonce de SpaceX donne encore plus de poids à la plateforme du numéro 1 mondial des SoC de smartphone. Et par ricochet à Android, qui devrait donc pouvoir compter au moins sur deux constellations pour acheminer les communications. Alors que l’offre d’Apple repose uniquement sur son partenariat avec Globalstar et son système hybride de satellites et antennes terrestres.
Next panel up at #SATShow is about sat-to-cell, with:
ST Engineering iDirect CEO Don Claussen
Iridium CEO Matt Desch
SpaceX VP of Starlink enterprise sales Jonathan Hofeller
Lynk Global CEO Charles Miller pic.twitter.com/owdnTKZufa
— Michael Sheetz (@thesheetztweetz) March 13, 2023
Bien que champion des constellations de communication avec plus de 4000 satellites en orbite terrestre basse (LEO pour low earth orbit), SpaceX va lui adjoindre en complément des antennes terrestres pour épauler sa partie spatiale – et alléger la bande passante ? Mais surtout, SpaceX va profiter de la seconde génération de ses satellites (Starlink v2 Mini) pour permettre aux téléphones de communiquer directement avec eux. Ce qui pourrait, selon les industriels du segment, lancer une nouvelle révolution des communications.
Un monde connecté par satellites ?
Lors de la conférence dont les phrases clés ont été retwittées par le journaliste spécialisé espace de CNBC, le président d’Iridium, qui faisait partie du panel, a expliqué « travailler de manière étroite avec Qualcomm dans ces communications satellites-vers-mobile ». Avant d’ajouter qu’il envisage « une évolution au-delà du smartphone », car selon lui, « les satellites devraient tout connecter et partout », citant pêle-mêle PC et automobiles.
Une vision assez ambitieuse et compréhensible de la part d’un opérateur satellitaire, mais qui doit être pondérée par la technique… Et la physique. La connectivité que Qualcomm ambitionne d’offrir sur les smartphones est notamment possible parce que l’utilisateur pointe vers le satellite via une app. C’est grâce la précision actuelle des composants (spécifiquement les MEMS de type gyroscope, accéléromètre, magnétomètre, etc.), que les smartphones se repèrent de mieux en mieux dans l’espace, qu’ils peuvent pointer vers des corps lancés à mach 20 au-dessus de nos têtes.
SpaceX ou Iridium auront beau lancer une armada de satellites, la question du pointage précis vers les satellites restera une limite technique de l’opération de communication terre-espace avec les smartphones. Voilà ce qui explique un peu les volontés de SpaceX avancées par M. Hofeller d’épauler le tout par des relais terrestres. Mais en tout état de cause, l’annonce du test de connexion par SpaceX pour le courant de l’année valide un peu plus la feuille de route de Qualcomm, qui envisage le début d’un service commercial aux alentours de 2026.
Source :
Engadget