Pourquoi la pression occidentale, et particulièrement américaine, s’accentue sur TikTok

Pourquoi la pression occidentale, et particulièrement américaine, s’accentue sur TikTok


La survie de l’application populaire chinoise TikTok passera-t-elle par sa revente à une entreprise étrangère ? C’est en tout cas le message que fait passer l’administration américaine. Si TikTok devait rester sous la coupe de sa maison mère, ByteDance, basée en Chine, elle serait interdite aux Etats-Unis. Cette menace, révélée par le Wall Street Journal mercredi 15 mars, a été confirmée depuis à l’Agence France-Presse par les dirigeants de TikTok.

L’avertissement s’inscrit dans le droit chemin des pressions exercées par les Etats-Unis contre un réseau social dont les audiences – plus d’un milliard d’utilisateurs actifs – défient désormais les géants des réseaux sociaux que sont Facebook et Instagram. Le 7 mars, deux sénateurs américains, l’un républicain, John Thune, l’autre démocrate, Mark Warner, ont déposé un projet de loi, offrant au département du commerce des moyens pour contrecarrer l’essor d’entreprises technologiques étrangères spécialisées dans l’information et la communication. Un dispositif soutenu par la Maison Blanche qui vise en premier lieu TikTok. Son patron, Shou Zi Chew, doit être entendu le 23 mars pour témoigner devant le comité américain de l’énergie et du commerce du Congrès.

Sur fond de compétition technologique avec la Chine, les Etats-Unis soupçonnent TikTok d’être asservi au pouvoir central de Pékin, auquel il transmettrait les données personnelles de ses plus de 100 millions d’utilisateurs américains. Cette crainte se fonde sur une loi chinoise de 2017 qui contraint les entreprises et les ressortissants chinois de communiquer à leur gouvernement les données auxquelles ils ont accès. Autre sujet d’inquiétude outre-Atlantique, TikTok pourrait être un vecteur d’influence au profit de Pékin, comme Facebook avait été utilisé par la Russie pour peser sur les élections américaines.

Héberger localement les données

Washington n’a apporté aucune preuve sur ce qui pourrait constituer des dangers sur la sécurité nationale américaine. « Le risque d’espionnage reste toujours possible, estime Julien Nocetti, chercheur à l’Institut français des relations internationales (IFRI, spécialiste de la géopolitique des technologies). Quant au risque de subversion informationnelle, il relève du plus long terme. » Une affaire entache cependant la crédibilité de TikTok : fin décembre 2022, Bytedance a reconnu qu’une poignée d’employés de TikTok, depuis licenciés, avaient accédé aux données personnelles de journalistes dans l’intention de tracer leurs sources.

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