La mission Chang’e 5 a permis à la Chine de démontrer qu’elle était capable de lancer des missions spatiales et de déployer des rovers à la surface de la Lune. Cela a également permis de ramener en 2020 de nouveaux échantillons de sol lunaire et d’assurer de nouvelles découvertes.
Après l’identification de nouveaux minéraux comme le Changesite-(Y), les chercheurs chinois se sont intéressés à la présence de minuscules billes de verre présentes dans les échantillons.
Dans une étude publiée dans Nature Geoscience, ils expliquent que ces billes se forment lors de la rencontre des roches spatiales frappant la surface de la Lune. Elles se vaporisent sous le choc et se vitrifient en refroidissant, formant ces structures arrondies emprisonnant avec elles de l’eau.
Un cycle de l’eau, un réservoir dominant
Pour l’Académie chinoise des sciences, ces billes de verre se sont formées il y a deux milliards d’années à la suites d’impacts répétés de météorites et d’astéroïdes sur la surface lunaire.
Mission Chang’e 5 en exploration sur la Lune
Elles auraient ensuite perdu la majeure partie de leur eau mais, en étant brassées par les vents solaires, les billes de verre présentes dans la poussière lunaire auraient récupéré de l’hydrogène et recombiné de l’eau avec les molécules d’oxygène piégées dans les billes.
Avec des pertes et des récupérations de molécules hydriques via ce matériau présent dans la poussière, un cycle de l’eau existerait donc bien sur la Lune, avec un réservoir potentiel de 300 milliards de tonnes d’eau.
Sachant que le sol lunaire est composé de 3 à 5% de ces billes de verre, il y aurait donc là un gisement d’eau accessible capable de constituer le gisement dominant lunaire.
Des billes à la glace, plusieurs sources d’eau possibles
Son exploitation sur place pourrait fournir de l’eau aux futures colonies humaines alors que l’extraction d’eau à partir des billes de verre lunaires ne semble pas présenter de difficulté technique insurmontable.
La présence de billes de verre avait été notée lors de l’examen des premiers échantillons ramenés par les Etats-Unis lors des missions Apollo mais la Chine revendique là une étude exhaustive.
De son côté, la NASA mise plutôt sur l’exploitation d’eau lunaire sous forme de glace. Une zone au niveau du pôle Sud semble particulièrement riche et fera l’objet d’une investigation par le rover VIPER en 2024.