L’Union européenne est parvenue à trouver un accord sur le déploiement d’un réseau de recharge électrique. D’ici à 2030, une borne devra être installée tous les 60 à 100 km sur l’ensemble du territoire européen.
La transition vers la voiture électrique passe par une densification du réseau de recharge. Fort de ce constat, le Parlement européen a entériné le projet d’expansion des infrastructures pour carburants alternatifs (AFIR). Le texte adopté par les eurodéputés prévoit une densification massive du réseau de recharge électrique (avec une borne tous les 60 à 100 km), mais aussi le déploiement de stations à hydrogène tous les 200 km. La loi exige également que les infrastructures de recharge suivent le rythme du nombre de voitures électriques dans chaque pays de l’Union européenne (UE).
L’objectif du plan n’est pas uniquement de rassurer les utilisateurs qui souhaiteraient passer à l’électrique, il est aussi de donner des garanties aux entreprises de transport en leur démontrant que les limites d’autonomie de leurs véhicules peuvent être contrebalancées par un réseau suffisamment dense. Au niveau européen, l’objectif est d’installer, avant 2030, une infrastructure capable de délivrer 3 600 kW le long des principales autoroutes de l’Union européenne. Pour les autoroutes secondaires, cette capacité devra atteindre 1 500 kW et équivaut à une borne tous les 100 km environ. Marie Chéron, responsable des politiques véhicules pour l’organisme Transport & Energie explique :
« Pour les transporteurs, la disponibilité d’un réseau fiable de recharge constitue une condition sine qua non du passage à l’électrique. La loi européenne sur les infrastructures de recharge apporte enfin une réponse de ce point de vue. Pour les Etats, cette loi est un des maillons indispensables pour planifier la conversion vers les camions zéro émission. Elle contribuera ainsi de manière concrète à la décarbonation du secteur du transport de marchandises. Enfin, les députés européens et les États membres ont désormais entre les mains un outil clé pour renforcer l’ambition du texte sur les émissions de CO2 des poids lourds. »
Les objectifs sont-ils réalisables ?
À n’en point douter, le plan de l’UE ne manque pas d’ambition, notamment pour l’hydrogène, une technologie qui semble encore assez lointaine pour une grande majorité des constructeurs. Pour autant, deux questions restent en suspens et devront nécessairement trouver une réponse pour que ce plan puisse être un jour exécuté.
D’une part, le Parlement européen, ne mentionne à aucun moment le financement de cette nouvelle infrastructure. S’agira-t-il de deniers publics ou d’investissements privés, qu’ils soient aidés ou pas. Enfin, il s’agit également de convaincre de nombreux pays membres de l’intérêt de tels investissements. En effet, si aux Pays-Bas, en Allemagne ou en France le réseau est déjà relativement structuré, il est bien moins fourni dans de nombreux autres états, à l’Est de l’Europe, là où le marché de l’automobile électrique est aussi moins développé.
Source :
Transport & Environnement