Pour placer en orbite basse de petits satellites, la société Virgin Orbit a imaginé une méthode bien particulière : amener le lanceur à haute altitude grâce à un avion porteur et le laisser réaliser la dernière étape du vol.
Cela évite la complexité d’un lancement vertical depuis la surface de la Terre et les grosses quantités de carburant nécessaires pour s’arracher à la gravité. C’est aussi un bon moyen pour les pays ne disposant pas de base de lancement de pouvoir placer en orbite des satellites sans devoir passer par des partenariats avec d’autres nations.
Le Royaume-Uni espérait beaucoup de la mission Start Me Up lancée début janvier. Le Boeing 747 porteur du lanceur LaunchOne parti du territoire britannique devait placer en orbite neuf satellites et démontrer la capacité du pays à réussir ce type de mission sans assistance de l’Europe.
Virgin Orbit dépose le bilan
Malheureusement, le lanceur a connu une défaillance et n’a pas pu accomplir sa mission. Le coup est dur pour le Royaume-Uni et l’est encore plus pour Virgin Orbit qui ne se remet pas de cet échec.
Il y a quelques jours, elle annonçait le licenciement de la quasi-totalité de ses effectifs. Elle vient de se placer sous le régime des faillites américain (dit Chapter 11) pour organiser la vente de ses actifs, faute d’avoir obtenu de nouveaux financements pour se relancer.
Son CEO Dan Hart avait indiqué que Virgin Orbit cessait ses activités pour un temps indéterminé. Il est désormais question de vendre sa technologie de lanceur depuis un avion porteur.
Pas de miracle financier
L’entreprise a tenté sans succès de réaliser plusieurs levées de fonds alors que son fondateur, le milliardaire Richard Branson, qui la détient à 75%, refuse de réinvestir. Tout juste a-t-elle obtenu un fonds de crise de 31,6 millions de dollars de la part de Virgin Investments pour continuer de fonctionner durant le processus de faillite, signe que les caisses sont plus que vides, indique CNBC.
Virgin Orbit se cherche donc un repreneur mais, avec une valorisation estimée à 65 millions de dollars, sa technologie de lanceur risque plus d’être bradée au regard des investissements consentis pour son développement.
Sur six missions réalisées depuis 2020, l’entreprise a connu quatre succès et deux échecs, le dernier lui étant donc fatal.