Une nouvelle étude montre que le blocage des sites de piratage fait baisser le trafic internet. En revanche, les utilisateurs de ces sites ne semblent pas se tourner vers des alternatives légales pour autant.
La chasse aux sites proposant des contenus à regarder illégalement est devenue la méthode de prédilection des autorités depuis quelques années. D’après une étude menée par l’Université Carnegie Mellon, la fermeture de ces plateformes ne semble cependant pas profiter aux ayants droit.
Deux études, un même constat
Cette nouvelle étude, financée en partie par la Motion Picture Association, veut montrer que le blocage des sites est efficace. Elle repose sur des données exclusivement britanniques, mais ses résultats ont néanmoins été corroborés par ceux des chercheurs de la Catolica-Lisbon School of Business and Economics au Portugal. Ils se sont appuyés sur les données anonymes d’un échantillon aléatoire de 100 000 abonnés d’un FAI.
Les données en question différencient les utilisateurs de BitTorrent de l’échantillon général et comprennent d’autres mesures comme le trafic de téléchargement, les dépenses de VoD ou encore le temps passé à regarder la télévision.
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La logique semble imparable : empêchez les personnes qui veulent accéder à des contenus de le faire sur des sites pirates et ils se rabattront sur des offres légales, non ?
L’une des principales conclusions est tout autre : le blocage des sites de piratage a un impact direct sur le trafic des utilisateurs de BitTorrent. La baisse est durable, y compris dans les mois qui suivent le blocage. Mais les utilisateurs ne passent pas à une offre légale pour autant.
À la recherche de solutions pour contourner les blocages
Car dans le même temps, les chercheurs ont constaté une hausse de requêtes Google concernant les termes « proxy », « VPN » et « DNS », à la suite de la fermeture des sites de téléchargement illégal. Autant de moyens de contourner les blocages par les FAI. Ces recherches tendent ensuite à diminuer une fois que les pirates les plus persévérants ont trouvé un moyen d’accéder aux sites bloqués, comme le notent les chercheurs :
« Ces chiffres suggèrent que bien que le blocage de sites Web semble avoir été efficace pour éloigner certains foyers du piratage, d’autres utilisateurs ont appris à contourner les blocages DNS et ont probablement continué à télécharger du contenu à partir des sites Web bloqués. »
Les ayants droit n’en profitent pas
En comparant l’utilisation d’offres légales des utilisateurs de BitTorrent avant et après les mesures de blocage généralisées, les chercheurs ont trouvé peu de différences :
« Nous n’avons trouvé aucun changement statistiquement significatif dans la consommation des alternatives légales payantes, seulement une augmentation très modeste de l’audience télévisée. Ces résultats suggèrent que les blocages de sites Web ont été efficaces pour lutter contre le piratage numérique, mais n’ont pas bénéficié d’alternatives légales hors ligne. »
Concrètement, cela se traduit par une augmentation de 2,5 minutes du temps total de télévision pour les pirates et une augmentation de 1,8 petite minute de l’audience des chaînes dédiées aux films et aux émissions de télévision.
Si les résultats de l’étude sont intéressants, il est important de noter qu’ils se limitent principalement au piratage via BitTorrent. En effet, aucune mention n’est faite des autres options illégales très populaires que sont les sites de streaming ou encore l’IPTV pirate, qui est devenu le cauchemar des ayants droit.
Source :
TorrentFreak