Le studio Ghibli secoué par un scandale mettant en cause son directeur général

Le studio Ghibli secoué par un scandale mettant en cause son directeur général


A l’approche de la sortie de son nouveau film, Ghibli vit une mauvaise passe. Le directeur général du célèbre studio d’animation japonaise, Toshio Suzuki, devait inaugurer samedi 8 avril une exposition de la photographe thaïlandaise Kanyada au Kikusuikan, magnifique bâtiment au toit de chaume du célèbre ryokan (auberge traditionnelle) Osawa-onsen, dans le département d’Iwate (nord-est du Japon). Tout irait bien si, dans les rangs des équipes de Ghibli, ne se murmurait pas que M. Suzuki profite en réalité de l’événement pour « jouir des sources thermales avec sa copine ».

Médisance ? Pas si sûr, car l’affaire alimente un climat délétère des plus malvenus pour le studio à la réputation mondiale : d’après les révélations faites en mars par le magazine friand de potins Shukan Josei, Toshio Suzuki, 74 ans, cofondateur en 1985 du studio avec les réalisateurs Hayao Miyazaki (Princesse Mononoké, Mon voisin Totoro…) et Isao Takahata (Le Tombeau des lucioles…), est en couple avec Kanyada. Les deux se seraient rencontrés en 2013 et fileraient le parfait amour.

Or, croit savoir le magazine, M. Suzuki, auteur de Dans le studio Ghibli. Travailler en s’amusant (Kana, 2011), aurait confondu ses affaires personnelles avec celles du studio : en 2018, Ghibli a validé le projet d’ouverture d’un restaurant à Bangkok sur le thème des films du studio, et M. Suzuki a nommé Kanyada au poste de gérante. L’affaire a périclité en à peine un an.

Lire l’archive (2018) : Mort d’Isao Takahata, réalisateur du « Tombeau des lucioles »

Démission du président de Ghibli

Par la suite, Kanyada, qui n’avait alors aucune expérience en photographie, aurait été imposée par le producteur pour réaliser les clichés destinés à un ouvrage sur le Musée Ghibli de Mitaka (dans l’ouest de Tokyo). Plusieurs employés de Ghibli se sont par ailleurs plaints d’avoir dû effectuer diverses tâches pour Kanyada, sur ordre de Toshio Suzuki. Tous les frais de déplacement de la jeune femme auraient par ailleurs été payés par le studio sous prétexte qu’elle travaillait avec le producteur.

De quoi mécontenter Koji Hoshino, qui a succédé en 2008 à la présidence du studio Ghibli à Toshio Suzuki qui, lui, avait conservé la direction générale du groupe. Lassé des plaintes du personnel, M. Hoshino aurait fini par évoquer directement la question avec l’intéressé, lui demandant de « séparer sa vie privée de sa vie publique ». Mécontent, ce dernier aurait poussé le dirigeant à quitter ses fonctions. Lorsque le magazine Shukan Josei l’a interrogé à ce sujet, Toshio Suzuki a répondu qu’il n’en avait rien à faire. Dans un communiqué émis le 4 avril par le studio, Koji Hoshino a confirmé son départ, sans évoquer le différend avec M. Suzuki : « Cela fait quinze ans que je travaille pour le studio, et j’ai décidé que c’était le bon moment [pour] partir. » Il quittera définitivement l’entreprise après l’assemblée générale des actionnaires en juin. Quant à la présidence, elle reviendra à Toshio Suzuki.

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