Dès leurs débuts, les véhicules électriques Tesla ont impressionné par leur système Autopilot intégrant des fonctions avancées d’assistance à la conduite (ADAS). Si elles déchargent le conducteur d’un certain nombre de tâches, ce dernier est censé continuer de surveiller le trafic afin de pouvoir reprendre le contrôle à tout moment.
La prochaine étape consistera à proposer une conduite autonome intégrale pour laquelle la supervision du conducteur ne sera plus nécessaire (conduite Level 5)…ni même sa présence.
Tesla travaille déjà sur un système FSD (Full Self Driving) qui pousse toujours plus loin les possibilités de conduite autonome mais n’a pas encore atteint cette fameuse Catégorie 5.
Durant la présentation des résultats financiers du premier trimestre, Elon Musk, patron de Tesla, est revenu sur sa promesse de fournir un système de conduite autonome intégrale sur ses véhicules électriques en promettant de la concrétiser cette année.
Elon Musk va-t-il encore trop vite ?
L’homme d’affaires est coutumier des annonces de timings serrés mais aussi des reports répétés de ses projets et la déclaration n’a pas totalement convaincu les observateurs.
Plusieurs raisons l’expliquent : la conduite autonome intégrale est beaucoup plus difficile à réaliser qu’il n’y paraît, d’un point de vue technique comme réglementaire. Déjà possible sur des parcours fermés balisés, elle est aussi dès à présent envisageable sur voies ouvertes mais il reste des scénarios complexes difficiles à gérer et des comportements et décisions de l’IA qui peuvent surpendre les autres conducteurs autour.
Le raffinement du modèle prend du temps et n’est pas qu’une question d’ajout de capacités techniques. Le système FSD est toujours en version beta et doit être utilisé avec certaines précautions.
Elon Musk a régulièrement promis l’arrivée imminente de la conduite autonome intégrale mais la promesse peine à se concrétiser, en tous les cas pas dans des temps courts.
Sans profit maintenant, rentables ensuite ?
L’autre raison est économique et explique peut-être la relance du milliardaire sur cette promesse. La guerre des prix des véhicules électriques initiée depuis la fin d’année 2022 a des conséquences sur les résultats financiers du constructeur.
Tout en permettant de maintenir les volumes, elle affaiblit significativement sa rentabilité, ce qui ne manque pas d’inquiéter les investisseurs. Elon Musk a un argument imparable (en apparence) avec la conduite autonome intégrale dans un avenir très proche : elle va peut-être de générer de nouveaux revenus.
On retrouve là l’idée de pouvoir utiliser les véhicules Tesla en mode autonome dans des flottes de robotaxis et d’alimenter la valeur des voitures dans le temps avec les nouveaux services intégrés a posteriori. A noter que cette transformation était déjà promise pour 2020.
Il n’y aurait donc pas de problème à baisser maintenant le prix des véhicules Tesla (et perdre un peu de valorisation) si cela permet de constituer un parc qui pourra ensuite rapporter de l’argent en retour par la conduite autonome intégrale et les autres fonctionnalités avancées du système de bord.
Il n’y aurait donc pas de problème à vendre les voitures à prix coûtant maintenant puisqu’elles rapporteront beaucoup ensuite grâce au FSD proposé à 15 000 dollars. Pas sûr que la logique convienne aux actionnaires qui ont besoin de projets de croissance plus concrets qu’un simple « faites-moi confiance ».