Les tensions stratégiques et économiques ne cessent de grimper entre les Etats-Unis et la Chine et Taiwan pourrait être l’étincelle déclenchant une escarmouche, sinon un conflit.
La Chine revendique de plus en plus fermement la possession de Taiwan comme l’une de ses provinces tandis que les Etats-Unis entendent soutenir, militairement s’il le faut, l’indépendance de la République de Chine.
Derrière l’enjeu démocratique se cachent aussi des intérêts économiques, Taiwan comptant le fondeur TSMC leader mondial de la fabrication des puces électroniques les plus avancées au monde, et stratégiques pour contenir les prétentions chinoises en zone Asie-Pacifique.
Des drones supersoniques désormais opérationnels
Ces dernières semaines, les intimidations sont montées d’un cran, entre les manoeuvres chinoises simulant une invasion taiwanaise et la circulation de navires militaires américains en mer de Chine, montrant la présence US dans les environs.
Dans ce contexte tendu, des documents militaires diffusés sur le réseau social Discord évoquent le déploiement imminent de drones supersoniques dans l’arsenal chinois, selon le Washington Post.
Drone WZ-8 – Credit : Wikipedia, By Infinty 0 – Own work, CC BY-SA 4.0
Ces drones WZ-8 pourront réaliser des missions de reconnaissance à très haute altitude en évoluant à trois fois la vitesse du son…ou guider des missiles vers des cibles, qu’il s’agisse de navires ou de bases taiwanaises.
D’autres documents fournissent des informations sur la modernisation des outils d’espionnage chinois, comprenant aussi les ballons espions qui ont fait les gros titres en début d’année en circulant au-dessus des Etats-Unis.
Des missions d’observation mais…
Les drones supersoniques WZ-8 ont sans doute été aperçus en 2019 lors des célébrations du 70ème anniversaire du parti communiste chinois mais les analystes doutaient de leur réalité opérationnelle.
Quatre ans plus tard, ils pourraient contribuer à une opération menée contre Taiwan ou pour la surveillance d’autres pays d’Asie (Japon, Corée du Sud, Inde…).
Après avoir été amenés à portée par des bombardiers, les drones peuvent grimper à 100 000 pieds (30 000 mètres d’altitude) et réaliser des relevés et cartographies avec des capteurs et des radars permettant une observation du terrain et des forces en présence même de nuit ou par temps brumeux.
Les drones eux-mêmes n’auraient pas de capacités offensives mais des modifications structurelles pourraient les en doter à l’avenir, ce qui en ferait des armes difficiles à contrer. Un futur instrument pour contrôler tout le Sud-Est asiatique, se demande déjà le Washington Post.