Paris est devenu une ville de vélo. Ce n’est pas Anne Hidalgo qui le dit, mais bien les statistiques de Strava qui le confirment. En effet, depuis plusieurs semaines, la municipalité parisienne utilise les données du service Strava Metro pour analyser les trajets à vélo et en course à pied de ses habitants. Ces données, totalement anonymisées sont fournies gratuitement par le réseau social à plus de 1 500 villes à travers le monde dont Paris donc, qui a attendu cet été avant de se mettre à Strava. Il s’agit plus précisément d’un service de type « heatmap » qui permet de renseigner les municipalités sur les axes les plus empruntés, la durée d’activité de ses usagers ou encore l’heure à laquelle ils prennent leur vélo ou font leur footing. Cette masse considérable de données peut alors être utilisée afin d’aménager la ville au regard des besoins de ses usagers.
Que dit Strava Metro des habitudes des Parisiens à vélo ? La donnée la plus importante est sans doute l’augmentation générale de la pratique du vélo. Celle-ci a progressé de 45% entre 2019 et 2021 (contre 38% entre 2019 et 2020). Bien évidemment, deux confinements, des restrictions dans les moyens de circulation et l’inquiétude de prendre les transports en commun sont passés par là et justifient, au moins en partie, un telle progression. Quant à la durée moyenne d’un trajet à vélo, elle est de 40 minutes et 30 secondes, ce qui situe les Parisiens à peu près au même niveau que les utilisateurs Lyonnais. En comparaison, à Bordeaux la durée du trajet moyen se situe aux alentours de 34 minutes. Enfin, Strava Metro indique également que c’est en septembre que les utilisateurs parisiens ont le plus utilisé leur deux-roues, confirmant ainsi le fait qu’il ne s’agissait pas d’une pratique isolée, limitée aux temps de confinement, ou aux jours les plus ensoleillés de l’année.
Un trio de tête sans surprise
Les données qui intéresseront le plus la mairie de Paris concernent évidemment les axes les plus empruntés par les usagers. Selon Strava, c’est la place de la Bastille qui remporte la palme de la rue la plus fréquentée par les cyclistes avec une hausse de 143% de sa fréquentation sur les six premiers mois de l’année (en comparaison de la même période en 2019). Dans le trio de tête des « autoroutes à vélo », nous retrouvons également la place de la Concorde ainsi que la fameuse piste cyclable de la Voie Georges Pompidou.
S’ils sont particulièrement instructifs, les chiffres de Strava ne sont pas parfaits. En effet, les données ne concernent que les utilisateurs du réseau social qui enregistrent leur trajet. Autrement dit, il s’agit de profils d’utilisateurs plutôt sportifs, qui excluent par exemple, les trajets Vélib occasionnels, souvent moins longs. Pour autant, ces données sont essentielles et si l’on en croit les propos de Benoît Chaumeret, responsable de la mission aménagement cyclables de la ville de Paris : « L’atout phare de Strava Metro, c’est que par rapport à d’autres services, les données sont gratuites et précises. Et si Strava Metro a forcément un biais sportif, sa ‘’heatmap’’ ou carte de chaleur de l’occupation des artères est la meilleure. »