Pour permettre l’adoption du véhicule électrique en remplacement des voitures avec motorisation thermique, il faudra une infrastructure capable d’en assurer facilement la recharge.
L’autonomie des véhicules et la disponiblité des bornes sont des freins importants pour le marché des voitures électriques et le gouvernement avait voulu afficher son ambition en promettant la mise à disposition de 100 000 bornes de recharge sur le territoire d’ici fin 2022.
Cet objectif, manqué à l’échéance prévue, est finalement sur le point de se concrétiser quelques mois plus tard. Selon l’association Avere France, il sera atteint durant cette semaine du 2 au 5 mai.
Disponibilité et puissance, deux critères à surveiller
C’est une étape importante, alors que la recharge à domicile reste un sujet compliqué en dehors des habitations individuelles et que la planification des longs trajets en électrique nécessite un maillage suffisant de points de charge, mais cela ne fait pas tout.
Si cela lance un signal encourageant à l’industrie automobile, confrontée à une nécessaire phase de transition dans un contexte très concurrentiel, il reste que l’essentiel du réseau est constitué de bornes de charge lente, à 80%, les bornes de charge rapide (plus de 50 kW) ne constituant que 10% de l’infrastructure, et 10% également pour les bornes ultra rapides (plus de 150 kW).
C’est bien sûr du côté des grands axes autoroutiers que ces bornes plus puissantes sont installées, notamment du fait de l’obligation imposée aux sociétés autoroutières. Pour le reste du réseau, il faudra parfois de la patience…et des bornes occupée pendant un temps long.
400 000 bornes d’ici 2030 ?
Il y a aussi la problématique de la disponibilité des bornes de recharge. Entre celles en panne ou indisponible, le taux de fonctionnement est estimé actuellement à environ 86%, ce qui est encore insuffisant pour éviter de mauvaises surprises.
100 000 bornes installées sur le territoire, c’est un bon début mais l’Avere France estime qu’il en faudrait 3 à 4 fois plus d’ici 2030 pour répondre aux besoins des 5 à 7 millions de véhicules électriques en circulation attendus à cette période.
L’objectif est là aussi ambitieux mais la dynamique est installée et l’accélération du rythme des déploiements permet d’afficher une relative confiance, même si des efforts doivent être réalisés pour proposer des services annexes à proximité pendant la charge des véhicules.
Et cela ne tient pas compte de la nécessité d’installer des bornes spécifiques pour les futurs poids lourds électriques qui vont commencer à sillonner les grands axes routiers ces prochaines années.