L’été 2022 a été le coup de semonce annonçant ce qui se prépare d’ici 2100 en matière de changement climatique. Sécheresse importante, épisodes répétés de coups de chaleur, phénomènes météo intenses, nécessité de gérer des ressources de base qui semblaient jusque là inépuisables…ces difficultés que l’on croyait encore à distance se sont manifestées brutalement.
Et si l’anticipation d’un réchauffement climatique mondial à plus de 2 degrés par rapport aux moyennes pré-industrielles sera vraisemblablement dépassée d’ici 2100 (on est désormais plus proche de +3 degrés), l’Europe risque bien d’être confrontée à des valeurs encore plus élevées.
Le nouveau consensus établit en effet que la hausse moyenne des températures en France pourrait atteindre +4 degrés d’ici la fin du siècle avec des effets dévastateurs sur la partie Sud du pays mais aussi des problématiques importantes comme la gestion de l’eau sur l’ensemble du territoire.
Le scénario à +4 degrés n’est plus tabou
Ce scénario du pire avec une hausse des températures de +4 degrés est mis en avant par le ministre de la transition écologique Christophe Béchu et a été reconnu plausible par le Conseil National de la Transition Ecologique au début du mois de mai 2023 qui en fait le nouveau consensus, loin de la prévision de +2 degrés précédemment utilisée pour décider de la politique écologique de long terme.
Dans ce nouveau contexte, le gouvernement va lancer cette semaine une consultation pour définir les grandes lignes de la prochaine stratégie de lutte contre le réchauffement climatique.
Et selon Franceinfo, c’est bien ce scénario qui sera pris en compte, sans abandonner totalement l’espoir de tenir l’engagement des Accords de Paris prévoyant de limiter la hausse mondiale à +2 degrés (l’ambition vertueuse à +1,5 degré semble désormais hors de portée).
Une hausse des températures qui va faire des dégâts
En l’état, la politique écologique va donc devoir préparer l’adaptation du pays à un réchauffement moyen de +2 degrés dès 2030, +2,7 degrés en 2050 et +4 degrés à l’horizon 2100.
Avec cette évolution, le document du ministère vu par Franceinfo souligne que les effets climatiques vont fortement s’aggraver avec des sécheresses multipliées par quatre, un enneigement divisé par trois et des vagues de chaleur s’étirant sur l’ensemble des mois estivaux, avec des risques d’incendies massifs et incontrôlables mais aussi des épisodes de submersion du littoral et d’inondations de grande ampleur à l’occasion de phénomènes météo amplifiés.
Cela imposera de prendre des mesures spécifiques concernant la ressource en eau, la gestion des infrastructures et la santé publique qu’il va falloir définir dès à présent.