L’irruption du robot conversationnel ChatGPT fin 2022 a créé un électrochoc en matière de progrès des intelligences artificielles. Sans être techniquement révolutionnaire, il a commencé à mettre en lumière les implications des IA sur la vie de millions de personnes et l’impact qu’elles pourraient avoir à l’avenir en transformant profondément la société humaine…ou en la détruisant.
Avec le sentiment d’une certaine urgence, des experts ont appelé en début d’année à une pause de six mois dans le développement des IA, le temps de poser un cadre et de s’assurer de maîtriser les conséquences (mais est-ce possible face à des intelligences artificielles qui vont devenir plus astucieuses que l’esprit humain ?).
Il ne s’agit pas d’empêcher leur émergence, qui semble inéluctable, mais d’éviter de s’en retrouver prisonnier et de s’assurer que l’humanité conserve un certain contrôle sur sa destinée.
Des tentatives de régulation en cours mais les IA évoluent très vite
Depuis, plusieurs états ou groupements d’états réfléchissent à un cadre juridique qui permettrait d’encadrer le développement des intelligences artificielles tout en laissant s’épanouir les effets positifs de ces nouvelles technologies.
A ce titre, l’Europe se veut en pointe sur le sujet et a déjà proposé une première ébauche d’un texte permettant d’encadrer le secteur pour le stimuler tout en contrôlant les aspects problématiques.
Mais les développements des IA sont très rapides et déjà difficiles à suivre, menaçant de ruiner ces efforts avant même qu’ils soient finalisés. Un nouvel appel de nombreux experts en IA vient d’émerger sur Internet en faisant valoir les menaces d’extinction de l’humanité posées par l’essor fulgurant des IA.
Porté par l’ONG Center for AI Safety, le court texte de l’appel affirme que la gestion des risques liées aux intelligences artificielles devrait être placée au même niveau « que les pandémies ou qu’une guerre nucléaire« , rien de moins.
La boîte de Pandore est-elle déjà ouverte ?
La force du message vient aussi de ses signataires, parmi lesquels on trouve Sam Altman, dirigeant de OpenAI, la startup qui a mis à disposition ChatGPT, mais aussi Damis Hassabis, CEO de Google DeepMind.
Des professeurs et directeurs de recherche ainsi que des politiques font également partie de cette nouvelle tentative d’alerte sur les dérives des IA qui fait écho à la médiatisation de Geoffrey Hinton, l’un des pères de l’IA qui a démissionné de son poste chez Google pour alerter sur les dangers potentiels à venir.
Au-delà des dégâts que pourraient créer des IA mises entre de mauvaises mains, la crainte reste de voir émerger des intelligences artificielles aux capacités supérieures à l’esprit humain et qui pourraient entrer en compétition avec l’humanité pour les ressources de la planète et sa survie.